Le site internet du Courrier Picard relate une bien déplorable histoire de contrôle routier « au faciès » : samedi 14 août au matin, un des nombreux dispositifs de contrôle renforcé annoncés en Picardie, en ce week-end de 15 août, est en place à Roupy dans l’Aisne. Le sous-préfet de l’arrondissement et le commandant de la compagnie de gendarmerie de Saint-Quentin sont présents, ainsi que la presse, qui était conviée. Un gendarme voit alors dans ses jumelles un 4x4 Mercedes qui circule à 80 km/h, au lieu des 50 autorisés à cet endroit…

Figure locale. Un de ses collègues interpelle le conducteur. Pascal Cordier, patron de Sports Événements, président du Boxing club et organisateur d’un meeting aérien local, sort alors du véhicule. « Ah, c’est de la provocation, il savait qu’on était là. C’est de la provocation », lance, gêné, le commandant Houdain de la compagnie de gendarmerie de Saint-Quentin. Le sous-préfet, grimaçant, salue alors cette figure locale prise en flagrant délit d’excès de vitesse.

« Non, tu peux reprendre », dit alors le commandant Houdain au militaire chargé des jumelles. Autrement dit, tu peux continuer à surveiller la route, c’est une fausse alerte. Pascal Cordier n’est donc pas verbalisé, alors qu’il vient tout juste de se voir accorder la non-inscription d’une condamnation pour conduite en état alcoolique sur son casier judiciaire. « Quand j’ai vu la voiture arriver, j’étais sûr que c’était lui », insiste même le commandant Houdain, accompagnant sa sortie d’un rictus.

Largesse de la préfecture. Mais ce n’est pas fini ! Face au tollé provoqué par cette largesse accordée à une personnalité locale, le préfet Pierre Blaye, par la voix de son service communication, justifiera la non verbalisation de Pascal Cordier par un mauvais positionnement du radar !

Un charter pour le conducteur de 4x4 ? Nous attendons maintenant la réaction du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. Ce dernier s’est promptement emparé de la sécurité routière, et a annoncé la semaine dernière qu’aucun cadeau ne serait fait aux conducteurs en excès de vitesse, et surtout aux motocyclistes. Le pauvre Pascal Cordier devrait donc avoir droit, prochainement, à un mode de déplacement bien plus rapide que son 4x4 : une place dans un avion charter, à destination de la Roumanie…

N. G., avec Franck Périn (FFMC 80) / Photo d’illustration

Publicité