Le 15 avril 2024, le contrôle technique des véhicules de catégorie “L”, dont les deux-roues motorisés, a été mis en place en France. Et ce, en dépit de l’opposition forte et argumentée de la Fédération Française des Motards en Colère, celle d’innombrables motards et de Moto Magazine. Entre autres griefs, nous l’avons démontré inutile et coûteux !
Un peu plus de 4 mois plus tard, au cours d’une « conférence de presse de rentrée », le spécialiste Dekra a présenté un premier bilan des contrôles effectués dans ses centres.
485 626 contrôles déjà effectués
Il a d’abord précisé que 485 626 contrôles ont été effectués de mi-avril à fin août dans tous les réseaux présents en France, y compris, donc, ceux de ses concurrents, tous véhicules confondus.
Première constatation, les motos et deux-roues motorisés de 125 cm3 et plus représentent à eux seuls 80,6 % des 111 889 contrôles effectués par Dekra. Ce qui ne représente pas du tout la physionomie du parc roulant de la catégorie L, estimé (entre 3 et quatre millions de véhicules, selon Dekra, dont quelques dizaines de milliers de voitures sans permis). Un parc qui comprend grosso modo un tiers de plus de 125, un tiers de 125 et un tiers de cyclos.
À l’inverse, les cyclos sont sous-représentés, avec 8,4 % des contrôles. « Cette partie cyclo nous inquiète un peu, a expliqué Karine Bonnet, la directrice générale de Dekra Automotive, parce qu’on sait qu’ils [sont souvent conduits] par des adolescents, de jeunes adultes. C’est un point de vigilance pour nous. »
Les contrôles des autres véhicules de la catégorie “L” se répartissent comme suit : voitures sans permis (4,8 %), quads (3 %), scooters à 3 roues (2,8 %), side-cars (0,3 %), cyclos à 3 roues (0,2 %).
Un taux de refus plus faible pour les motards
Le second constat concerne le taux de refus, autrement dit le taux de véhicules devant passer une contre-visite. Il reste faible, confirmant les premiers chiffres dévoilés précédemment par d’autres réseaux de contrôle technique.
Avec un taux de 9,4 %, les motards propriétaires de plus de 125 cm3 sont les bons élèves de la catégorie “L”. Il est en effet de 31,3 % (!) pour les voitures sans permis, 20,7 % pour les cyclos et de 14,7 % pour les quads. À comparer également aux taux relevés en automobile (19,4 %) ainsi que pour la catégorie poids lourds (10,9 %). Pour expliquer ces refus, cinq « défaillances majeures » et deux « défaillances critiques » ont été relevées.
Côté défaillances majeures, avec 2,8 %, la première concerne un problème de plaque d’immatriculation (non conforme, manquante, mal fixée, etc.) — au passage, on ne voit pas ce qu’une plaque peut avoir comme réelles conséquences sur la sécurité routière, mais c’est ainsi prévu dans les textes régissant le CT ! Suivent à égalité les pneus et les émissions de polluants trop élevées (2,7 %), les suspensions mal fixées, qui fuient, etc. (1,5 %) et les feux stop défaillants (1,3 %).
Les deux défaillances critiques sont quant à elles marginales. 0,05 % concerne les freins, 0,03 % les pneus gravement usés présentant « un risque imminent pour la sécurité ».
Autant d’éléments qui font dire à Karine Bonnet que « les motards sont plus attentifs à l’état des pneus et, plus généralement, à leur sécurité » que les usagers des autres catégories de véhicules. Une évidence que Moto Magazine et la Fédération française des motards en colère ne cessent de marteler depuis des lustres. Et qui prouve que le contrôle technique n’a pas d’utilité.
La FFMC appelle à une grande manifestation nationale contre le contrôle technique les 21 et 22 septembre 2024. Son slogan : « Non au CT2RM, oui à la moto solution ! »
Contrôle sonore dès mars 2025
Cela n’empêche pas que le contrôle technique doive encore évoluer dans les prochains mois. Ainsi, le 1er mars 2025, sera instauré la mesure du niveau sonore. Trois mois plus tard, à partir du 1er juin 2025, la vitesse maximale des cyclos sera contrôlée.