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Interfiles : un combat de longue date Interfiles : un intérêt pour la sécurité des motards

La FFMC figure parmi les associations représentant les usagers au sein de cette commission (avec Axa-Club 14 et la FFM). Elle va tout faire pour montrer que cette commission est favorable à la légalisation d’une pratique qui est tellement courante qu’on ne peut plus l’interdire.

Pourquoi un cadrage, remonter les files ne peut pas se pratiquer n’importe comment ?

Non. Si j’en crois les débats que l’on a eus lors de la commission de travail en début d’année, ce ne sera pas à n’importe quelle vitesse, ni n’importe où. La circulation interfiles, si elle est légalisée, ne le sera que sur les voies rapides urbaines, et pas en ville, où la progression des deux-roues interfère avec celles des piétons et des cyclistes. Les conducteurs de motos et scooters devront respecter un différentiel de vitesse inférieur ou égal à 20 km/h avec les véhicules à l’arrêt ou au pas, jusqu’à la limitation de vitesse.

On remontera la file avec le clignotant, les warning ou en plein phare ?

L’interfile ne modifiera pas le code de la route, elle sera assimilée à un dépassement qui se prolonge. Le clignotant s’éteint quand on est arrivé entre les files et on le remet au moment de quitter l’interfiles. Le clignotant retrouve sa fonction initiale, celle de signaler son intention de changer de direction. Et on se garde les warning uniquement pour les vrais cas d’urgence, en signal d’alarme. On demande aussi aux 2RM de ne pas se mettre en plein phare. C’est éblouissant pour tout le monde, ça empêche les autres d’estimer la vitesse d’approche du deux-roues et surtout, ça a un côté « poussez-vous c’est moi que v’là » vraiment pénible. Je rappelle que la reconnaissance de l’interfiles implique la courtoisie, le partage de la route, la compréhension de l’autre. Si un automobiliste manifeste son désire de couper la file pour changer, le motard le laisse passer. Il n’est pas prioritaire.

Mais, la légalisation elle-même risque de créer une incompréhension supplémentaire entre automobilistes et motards…

Quand ce sera légalisé, ce qu’on espère, le gouvernement ne donnera pas une prérogative aux motards, il encadrera une pratique existante. Le cadre permettra, par exemple, d’éviter la remontée de file par la bande d’arrêt d’urgence, comme cela se pratique à certains endroits, et de rappeler que le respect des distances de sécurité vaut aussi pour les 2RM. Certains ont tendance à l’oublier, au risque de foutre tout le monde par terre en cas de freinage brutal.

Pourquoi la FFMC se félicite-t-elle de cette légalisation ? Après tout, les motards pourraient se contenter d’un usage toléré…

Nous la demandons depuis 15 ans. C’est la question cruciale de l’enseignement de cette pratique, et du partage de la route, qui est en jeu. Prends les néo-utilisateurs de deux-roues motorisés, les automobilistes qui passent au scooter pour faire simple. Il faut leur enseigner la pratique à l’école de conduite et dans les stages de formation, afin d’améliorer leur appréhension de l’exposition aux risques. De même, les automobilistes, qui n’ont pas l’habitude de voir arriver des 2RM entre les files, il faut les sensibiliser à cette pratique, et qu’ils regardent dans leur rétroviseur, qu’ils indiquent les changements de file par le clignotant, qu’ils soient plus attentifs à la circulation des 2RM autour d’eux.

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