Seul les 10% d’éthanol restant valent donc à ce mélange l’appellation très exagérée de « bio » carburant.
Pour l’instant, les débuts sont timides. Si BP prévoit d’équiper de pompes E10 ses 422 stations d’ici à la fin du mois, Total ne le distribue que dans 75 de ses 4.000 points de vente. Leclerc en prévoirait pour l’instant 36 sur 500, Esso 25 à 30 sur 600.
Mélange déconnant
Vendu 2 à 3 centimes moins cher, ce carburant n’est compatible qu’avec les voitures immatriculées après 2000 (7% du parc français).
Pour les motos, à en croire www.carburantE10.fr (site officiel), toutes les Honda fabriquées depuis le premier janvier 1993 et les Triumph depuis le 1er janvier 2007, peuvent en absorber. Idem pour toutes les BMW de la création.
De ceci nous doutons fortement pour tous les modèles des séries 7,6,5,2 et antérieures. Ils nécessiteraient déjà tous, en principe, une adaptation pour tourner au SP 95 sans éthanol.
Poison d’avril
« C’est une arnaque pour le consommateur et pour l’environnement », a estimé mardi la fédération France nature environnement (FNE 3.000 associations).
Dans un communiqué, son président Sébastien Genest est révolté : « Utiliser des plantes alimentaires pour remplir l’estomac des voitures plutôt que celui des hommes ne permet pas de répondre aux dérives de l’agriculture intensive et à la faim dans le monde. »
Pour la FNE, produire des carburants à partir d’une matière première végétale, pose « un problème éthique majeur : un plein de 4x4, c’est 250 kg de céréales, soit la ration d’un homme pendant un an ».