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Nouveaux équipements chez les gendarmes Le parquet de Lille soutient le préfet Concentration de moyens répressifs dans le Nord Stage « Reprise de guidon » de la préfecture du Nord

On aimerait connaître, par exemple, l’évolution du nombre de décès à 2 -oues entre 2008 et 2009. On sait juste que 95 motocyclistes sont morts dans le Nord entre 2004 et 2008, représentant 15,5 % des décès routiers.

Quid de l’augmentation du parc ?
La préf’ précise que les 2RM « ne constituent qu’une part infime du trafic (1%). » Une donnée qui mériterait d’être approfondie par de vraies recherches. Cette statistique émane en effet de l’Observatoire national de sécurité routière (Onisr) et relève de l’ensemble de la France. Or, la part des deux-roues a augmenté dans le trafic, dans le Nord comme ailleurs. Les autorités ne semblent pas en mesure de déterminer dans quelles proportions. Il est dommage de constater qu’on est très précis sur les chiffres d’accidents, mais pas sur le nombre de machines en circulation...

« Dosage » prévention-répression
La préfecture du Nord apporte au problème une réponse dont le dosage privilégie la répression sur la prévention. « J’ai demandé aux forces de sécurité des contrôles spécifiques mixtes police/gendarmerie », expliquait le préfet. En 2010, les forces de l’ordre du Nord cibleront les sorties de boîtes de nuit, avec contrôles d’alcoolémie et sur les stupéfiants. Mais elles procèderont surtout à des contrôles de vitesse sur les deux-roues à moteur. Le préfet favorisera l’utilisation de « moyens aériens pour vérifier le respect des distances de sécurité ; des voitures et des motos banalisées permettront d’éviter que les usagers ne lèvent le pied lorsqu’ils repèrent le véhicule de police ou de gendarmerie. »

Reprise du guidon
En contrepoids, Jean-Michel Bérard a annoncé l’organisation de trois stages gratuits intitulés « Reprise du guidon ». Constatant qu’un nombre important d’accidents de moto avait lieu à la sortie de l’hiver, après de longs mois d’hibernation, les services de la préfecture ont imaginé, en partenariat avec l’École de conduite française (ECF), un stage d’une journée. Cinq ateliers sont proposés aux volontaires : rappel des règles, initiation aux gestes de premier secours, atelier de mécanique précisant les vérifications à effectuer avant un départ, atelier pratique de passage entre les cônes sur un parcours lent de type permis de conduire et passage sur piste permettant de vérifier les bonnes trajectoires.
Une action qui ne satisfait que moyennement l’antenne FFMC du Nord : « Nous collaborons avec l’Équipement depuis quelques temps, explique Olivier Turpin, son coordinateur. La formation "Reprise de guidon" ne dure que trois heures, avec six motards par moniteur. Cette sensibilisation ne servira qu’à mettre en avant les défauts de chacun. Ce n’est pas de la formation. Quant à la répression, qui a déjà débuté le week-end dernier au retour des puces de Pecquencourt, elle me met en colère. Je la considère comme de la motophobie. Si l’hyper-répression continue, nous risquons de cesser toute coopération avec la préfecture. »

Premiers inscrits, premiers servis
Les stages se dérouleront le 24 avril au centre d’examen de Lezennes et le 5 juin sur la place de la mairie de Coudekerque-Village, ainsi qu’au fort Minique à Valenciennes. La capacité d’accueil étant de 70 motocyclistes, il est conseillé de s’inscrire à l’avance, en envoyant un mail à l’adresse suivante :
SRGC.SSRC.dde-59@developpement-durable.gouv.fr.

Monsieur Moto 59
Un Monsieur Moto a été nommé à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM 59), structure remplaçant la DDE. Franck Dero, qui roule en Honda Walkyrie, est inspecteur du permis de conduire depuis 2006. Sa mission sera notamment de conseiller les maîtres d’ouvrage pour le domaine routier. Gageons qu’il se mettra en lien avec l’antenne FFMC du Nord, qui a recensé depuis plusieurs années de nombreux points noirs dans le département.

Verdict : peut mieux faire…
Difficile de déterminer si le préfet du Nord aborde la prévention par les stages de conduite comme un moyen de faire baisser l’accidentologie, ou bien comme une simple caution à une politique répressive. Affirmant au début de son allocution « ne pas stigmatiser les motards », le représentant de l’État a expliqué un peu plus tard qu’ils « enfreignent plus le Code de la route que les autres »… Par ailleurs, Jean-Michel Bérard s’est prononcé contre un éventuel test de légalisation de la circulation des motos entre les files de voitures sur les voies rapides urbaines congestionnées. La preuve que l’État veut bien se pencher sur le cas des motards, mais sans aller trop loin…

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