Bonne nouvelle ! Les bouchons antibruit (BAB) sont la protection la moins chère du motard : 1 € minimum. Comme en attestent les forums spécialisés et les courriers reçus à la rédaction, le bruit préoccupe les usagers à 2-roues. Pourtant, ce n’est pas chez les motocistes que l’on trouvera le plus grand choix de BAB, mais en pharmacie, dans les grandes surfaces ou les boutiques de bricolage et de sport.
Leçon de bruit
Deux types de bruit viennent nous casser les oreilles : mécaniques (échappement, distribution, etc.) et aérodynamiques (sifflement du vent et turbulences provoquées par la bulle et le casque). Les bruits aérodynamiques, situés dans les fréquences aiguës, sont les plus nocifs. L’idéal est donc de choisir des filtres pour ces fréquences et laissent passer le son de la voix.
Certains filtres sont développés pour répondre aux exigences d’activités spécifiques : la chasse (filtration des bruits « impulsionnels » type coup de feu), la musique (atténuation de toutes les fréquences à égalité) ou encore l’industrie (filtration des bruits constants et des aigus). Ces derniers sont les plus indiqués à moto ou en scooter. Ces dernières années ont toutefois l’émergence de quelques modèles développés spécifiquement pour la moto.
Utilisation
Les facteurs d’atténuation (SNR) mentionnés sur les emballages ne constituent pas une information fiable. La taille du conduit auditif variant d’un individu à l’autre, un même bouchon provoquera une diminution du son plus ou moins importante selon le degré de tassement de la mousse dans le conduit.
Les BAB se déclinent en versions jetables ou réutilisables. Deux conseils : ne pas réutiliser un bouchon jetable car le cérumen se noie dans la mousse avec des risques d’irritations à la clé. Toujours nettoyer ses bouchons réutilisables et s’assurer de leur bon état avant de les enfiler (risque d’effritement). La couleur vive de certains bouchons a un avantage : les traces de saleté sautent aux yeux et il est facile de les localiser s’ils sont tombés au sol.
Certains BAB sont reliés par un cordon. L’intérêt est de minimiser les risques de perte et de salissure (en les gardant autour du cou le temps de boire un café ou de passer un coup de fil). Par contre, en enfilant le casque, il est possible de déloger légèrement les BAB en tirant involontairement sur le cordon.
Matériau
À moto, les matériaux souples sont à privilégier. Un bouchon trop dur peut provoquer des irritations ou de l’inconfort (pression du casque au niveau des tempes).
Si les modèles en mousses se caractérisent par leur universalité, ils bouchent partiellement l’oreille, sans opérer de distinction entre basses, medium et hautes fréquences. Ils en revanche les moins chers. Attention toutefois, ils peuvent exercer une pression désagréable sur les conduits auditifs étroits en reprenant leur forme initiale.
Les modèles en silicone hypoallergénique sont plus souples, tant par leur matériau que par leur modularité. Ils intègrent un filtre, qui peut être démontable pour l’entretien, conçu pour filtrer en priorité les fréquences le plus néfastes, celles situées au-delà de 4000 Hz. Les valeurs de filtration sont généralement disponibles sur l’emballage ou le site du fabricant.
Plus qualitatifs, des filtres surmesure, réalisés d’après un moulage, sont disponibles chez les audioprothésistes. Ainsi, ils peuvent être portés plusieurs heures durant sans gène. En expliquant au professionnel les fréquences que l’on souhaite filtrer et celle que l’on désire conserver, on obtient des protections parfaitement adaptées à son loisir. Compter une semaine de délai pour la réalisation et un tarif compris entre 100 et 200 €. Les oreilles s’agrandissant au fil des années, il faut envisager le remplacement des ces bouchons tous les cinq ans.
À CONSULTER ÉGALEMENT Notre dossier équipement sur les solutions antibruit (bouchons, systèmes à contre-son et déflecteurs de pare-brise) dans le Moto Magazine n° 353 (décembre 2018 - janvier 2019)
Bruit de casque : des bouchons au secours des oreilles
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Commentaires (4)
ans
L’échelle du bruit
L’intensité sonore se mesure en décibels (dB (A)). Particularité : elle double tous les 3 dB, mais sa perception par nos tympans double tous les 10 dB. Un son de 90 dB sera donc deux fois plus fort qu’un son de 80 dB. À partir de 80 dB, le bruit devient une nuisance susceptible de détruire, de manière irréversible, les cellules de l’oreille interne.
Nos tests en laboratoire montrent qu’à 90 km/h, 90 dB sont courants dans un casque de moto. À 130 km/h, le niveau oscille entre 95 et 100 dB, soit entre le bruit d’un atelier de forage et celui d’un marteau-piqueur.
Plus l’intensité sonore croît, moins il faut s’y exposer longtemps. Ainsi, si l’on tolère 86 dB pendant 8 heures (réglementation industrielle), on ne devra pas s’exposer à 89 dB pendant plus de 4 heures, à 92 dB pendant plus de 2 heures…
Les longs trajets sur autoroutes ou nationales effectués sans protection sont logiquement les plus nocifs pour l’ouïe. Ils peuvent provoquer, selon les individus, de la fatigue, de la nervosité, une perte de vigilance et d’attention, des tremblements des mains et des vertiges. Des symptômes éminemment incompatibles avec la conduite d’une moto.
À retenir…
Les troubles de l’audition dus à la pratique de la moto n’ont rien d’un épiphénomène. IL ne faut pas les négliger.
Des bouchons antibruit à 2 € suffisent à préserver son ouïe.
Les bouchons « moto » doivent filtrer certaines fréquences et non obturer l’oreille. Les BAB réalisés sur mesure constituent le nec plus ultra.
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