Durant la sombre période de l’exode, l’estafette à moto du 11e régiment Videgrain erre sur un route de campagne au milieu des Français fuyant comme ils peuvent les Allemands.

Videgrain est chargé de veiller les corps sans vie de ses camarades massacrés par les avions ennemis. Mais alors qu’il peut enfin rejoindre son régiment, il s’aperçoit qu’une balle a percé le réservoir de sa bécane. Le soldat a perdu sa troupe, il navigue sans ordre au fil des bombardements en piqué des Stukas dont il s’agit d’éviter les balles. C’est la débâcle.

Voyage étrange
Commence alors un voyage bien étrange où le burlesque côtoie le drame d’un pays en guerre, une France meurtrie, à l’heure de la défaite éclair de son armée. Les hommes devraient moissonner les blés, mais ils creusent des trous pour y déposer les dépouilles des infortunés, et, sous le soleil de juin, cassent la graine entre deux cercueils qui font office de table de jardin. Une partie de campagne bien étrange où les hommes sont devenus croque-morts bien malgré eux, et continuent de croquer la vie, coûte que coûte.

Dans cette BD le propos n’est pas la moto, qui n’est qu’un véhicule, mais elle confère à son conducteur un rôle et une position atypiques. Elle n’en est pas moins une actrice du drame qui se noue, utile au déplacement sur la route de l’exode.

Écriture et dessins sobres, signature visuelle reconnaissable de Pascal Rabaté, font du militaire motocycliste le témoin d’un carnage sans pitié. L’air de rien. La douce France a du plomb dans l’aile.

Bande dessinée : « La Déconfiture »
Auteur : Pascal Rabaté
Éditeur : Futuropolis
Format : 22 x 29,8 cm ; 96 pages
Prix : 19 €




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