Se réunissant le 26 mars à Paris, la commission « alcool, stupéfiants, vitesse » (ASV) du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) a recommandé la réduction de la vitesse maximale autorisée (VMA), de 90 à 80 km/h, annonce le site Challenges.fr

Économie de vies
D’après un rapport rédigé par le comité des experts ès-sécurité routière de ce même CNSR, publié en novembre 2013, la baisse de 10 km/h sur les routes départementales bidirectionnelles (à deux voies en sens inverse non séparées par un muret) permettrait d’épargner 450 morts chaque année, en évitant notamment les collisions frontales.

Étapes à franchir… 
Ces « sages » préconisaient donc cette décision, que Manuel Valls a déjà appelée de ses vœux en janvier. La commission ASV du CNSR s’est fait l’écho des vœux du ministre en confirmant cette recommandation, le 26 mars.

Celle-ci devrait ensuite être approuvée par l’ensemble du Conseil, lors d’une réunion plénière (le CNSR est composé de 4 commissions réunissant des bénévoles spécialistes du sujet, les associations d’usagers, les associations de victimes, les assureurs, les formateurs, les forces de l’ordre et les fonctionnaires de la Sécurité Routière). La prochaine plénière est programmée le 16 mai à Paris.

CNSR, puis CISR
A l’issue du vote, s’il est favorable, la recommandation serait officiellement adressée par le CNSR au ministre de l’Intérieur. Avant de promulguer un règlement officialisant cette baisse de la vitesse, celui-ci en débattrait avec d’autres ministres lors d’un Comité interministériel de sécurité routière (CISR), qui pourrait se tenir avant les vacances scolaires d’été, période de grande migration routière en France.

Lors de ce CISR, les ministres débattraient de l’intérêt de cette mesure, de son coût, mais aussi de l’opportunité de réaliser un test dans quelques départements avant de l’appliquer dans toute la France.

Voix opposée
Certaines associations, membres du CNSR, se sont d’ores et déjà prononcées contre cette mesure, dénonçant son inutilité. « Nous sommes déjà dans un système complètement punitif, dans lequel on ne cesse de culpabiliser les usagers de la route, quels qu’ils soient », déplore, dans le numéro d’avril 2014 de Moto Magazine, Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière à la Fédération française des motards en colère (FFMC).

Usagers vulnérables
« Baisser la limite de 10 km/h ne changera rien si, dans le même temps, on en fait pas un travail sur le respect des distances de sécurité, le téléphone au volant, l’attention portée aux usagers vulnérables… »

La FFMC appelle en conséquence les motards à manifester partout en France, le 12 avril 2014, afin de protester contre cette inflation sécuritaire.



Dans le n°306 de Moto Magazine (avril 2014), lisez notre enquête sur le projet de limitation à 80 km/h. Nous expliquons, notamment, que le coût sociétal d’une telle mesure s’élèverait au minimum à 10 milliards d’euros par an.

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