Assister le pilote et non le remplacer
Ne l’appelez surtout pas « moto autonome » ! Chez BMW Motorrad, les précautions oratoires étaient de mise lors de la présentation d’une R 1200 GS capable de se déplacer sans pilote. Non, la marque bavaroise ne planche pas sur le pendant à deux-roues des voitures sans conducteur. Il s’agit plutôt de développer les futures assistances à la conduite à l’aide de cette moto-laboratoire.
Stefan Hans, le responsable du projet, s’est voulu rassurant, lors des journées techniques organisées par la marque sur son centre d’essais de Miramas : « Cette moto n’est pas destinée à être commercialisée. Elle nous aide à mieux comprendre le champ d’intervention des prochaines aides à la conduite qui apparaitront dans la gamme à moyenne échéance ».
Intrusif
De futurs assistants embarqués qui seront en mesure d’intervenir de manière plus intrusive lors des phases de conduite. Ainsi, la moto pourrait ralentir à l’approche d’un virage abordé à une vitesse mettant en danger l’équipage. Autre situation évoquée, la possibilité de dévier légèrement de la trajectoire dans le cas où la moto serait informée de la présence d’un nid de poule dans une zone aveugle. L’obtention de cette information sera rendue possible par les liaisons Véhicules-à-Véhicules (V2V) qui mettront en commun les informations sur la situation de chacun d’entre eux.
Inventer la moto de demain ou disparaître
L’objectif de BMW est double. Le constructeur allemand est persuadé que la moto doit s’inscrire dans un schéma global de réduction des accidents. Pour rassurer - et sauvegarder sa clientèle, persifle les esprits chagrins - mais également pour sauver tout simplement notre pratique. Arne Purschwitz, chef du projet « besoins fonctionnels pour les assistances au conducteur et la sécurité active », brosse un portrait inquiétant de l’avenir motocycliste : « la majorité des schémas prédictifs relatifs aux transports, individuels ou collectifs, ignorent les motos. Il est de notre devoir, avec d’autres constructeurs et équipementiers, de montrer aux pouvoirs publics que la moto a toute sa place sur les routes de demain. Il en va de notre survie ! ».
Parallèlement à la R 1200 GS laboratoire, BMW Motorrad a présenté son système Connected Ride (moto)/Drive (auto) de communication entre véhicules. Le principe est similaire à celui développé par Bosch : éviter le risque de collision par l’échange d’informations. Ainsi, les conducteurs d’une moto et d’une voiture, se rapprochant l’un de l’autre sans se voir, seraient alertés de leurs présences respectives par une signalisation sur les tableaux de bord, voire directement sur le pare-brise dans le cas de la voiture.