- À Saint-Herblain, dans la banlieue de Nantes, en Loire-Atlantique, l’atelier Cyclomoteur de la mission ATAO fonctionne de manière un peu différente des structures décrites dans nos dépêches précédentes (voir liens).

- Dans le principe, il s‘agit toujours bien de retaper des cyclomoteurs, mais ici ceux-ci ne sont pas loués. Ils sont attribués définitivement, et gratuitement, par le Conseil général à des érémistes ayant retrouvé un emploi trop éloigné pour les transports en commun.

- L’atelier cyclo est dirigé par Hervé, un ancien mécanicien, ex spécialiste des gros cubes anglais et toujours motard en Suzuki GSX 1100 G. « J’ai été opéré d’un genou et je ne pouvait plus travailler des heures debout comme avant, l’ANPE m’a envoyé ici ou j’ai débuté comme aide encadrant », explique-t-il.

Solidarité, vols et « concurrence déloyale »
- Hervé dirige une équipe de sept salariés employés en « contrat avenir », relevant du statut RMI. Les machines sont des cyclomoteurs traditionnels à variateur, « nous ne voulons surtout pas de scooters ou d’engins démarrant avec un kick. Mais, même ainsi, nos attributaires s’en font encore voler beaucoup. »

- Pourtant, après avoir été démontés de A à Z pour une rénovation en règle, les « cyclos ATAO » sont tous repeints avec les même couleurs vert et gris clair, particulièrement repérables. À raison de cinq attributions mensuelles, l’atelier « produit » une soixantaine d’engins par an.

« Il y a des commerçants locaux qui se sont plaints de la concurrence que leur créerait notre activité », raconte Hervé. Mais il démonte facilement l’argument : « Les gens qui nous sont adressés ont régulièrement des bricoles à acheter chez eux . Ce qu’ils ne feraient pas s’ils n’avaient pas ces cyclomoteurs qu’ils n’ont de toute façon pas les moyens d’obtenir autrement. »

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