Permis européen : l’avis de la FFMC

Les bases de ce que devrait être le permis de conduire « version européenne » sont posées. Les ministres des Transports de l’Union se sont réunis, lundi 27 mars, pour en débattre.
On ne saura que d’ici plusieurs mois s’il sera effectivement entériné, mais pour ce qui touche à la moto, la FFMC garde un avis mitigé.

La FFMC (Fédération française des motards en colère) admet que la proposition comporte quelques avancées. Comme l’harmonisation du 125 à 16 ans et l’introduction d’un semblant de permis pour les 50cc.

Pour les motards novices, le nombre de chevaux remonterait à 47 et le rapport poids/puissance à 0.2 kW/kg (pour empêcher la conduite d’un 125 léger de 30 ch, par exemple). Ceci correspondra mieux à la réalité du marché et aux motos utilisées en moto-écoles.

En revanche, la nouvelle directive conditionne l’accès à toute cylindrée, après deux ans de permis progressif, à un examen ou au suivi d’une formation complémentaire (à l’appréciation des États membres).
En France, le gouvernement assure ne pas vouloir d’un examen, faute d’un nombre d’examinateurs du permis suffisant. Une attestation de formation complémentaire suffirait.

Cela ne convient pas à la FFMC. D’une part, ces dispositions vont à l’encontre du principe de l’accès progressif. Les motards novices préfèreront « l’accès direct », qui sera possible dès 24 ans.
D’autre part, il s’agirait d’un frein supplémentaire à l’accès aux motos : ceux qui choisiront le réel accès progressif devront payer la formation complémentaire. Actuellement, l’accès est automatique après deux ans de limitation de puissance.

Destiner aux seuls motards un surcroît de formation est une aberration. Tous les acteurs de la sécurité routière reconnaissent que la formation moto en France est une des plus pointues. En comparaison, celle prévue pour l’automobile est plutôt pauvre. En résulte une mauvaise perception du motard et ses conséquences.

G.A.