Périphérique parisien : une voie réservée… aux taxis et bus

La Mairie de Paris songe à dédier aux taxis et bus express (tels les Roissy-bus) une voie du périphérique parisien. Cette idée ressemble à ce qui se pratique dans certains États d’Amérique du Nord, avec les voies dites « car pool ».

Outre-Atlantique, ces files situées sur les grands axes sont dévolues aux véhicules transportant trois personnes minimum. Leur but est de favoriser le covoiturage. Elles sont autorisées aux motos, ce qui ne semble pas prévu sur le périph’.
Les motards restent donc ignorés. Ils aident à fluidifier le trafic, mais sont relégués au même rang que les automobilistes, qui n’ont d’autre choix que de s’entasser dans les embouteillages.

La municipalité parisienne semble cultiver une certaine incohérence en matière d’aménagement urbain. Elle veut développer les déplacements collectifs et les véhicules non polluants. Louable. Mais elle a tendance à s’y prendre à l’envers.
À courte échéance, réserver une voie du périphérique, déjà saturé en quasi-permanence, revient à bannir l’utilisation du véhicule individuel avant que les transports en commun ne soient plus efficacement étendus.

Avec une telle logique, verra-t-on fleurir l’idée de réserver une file de l’axe circulaire parisien aux vélos ?!
Restons sérieux et rappelons aux élus de la Mairie que la plupart des usagers se déplacent en véhicule individuel motorisé en raison de l’inadaptation des transports collectifs aux besoins réels. Même si une pratique comme le covoiturage, qui ne tient qu’aux conducteurs, mériterait d’être développée.

La Mairie de Paris contribue toutefois à la reconnaissance de la spécificité du deux-roues motorisé. Elle continue d’appuyer les motards quant à l’intérêt des remontées de files. Elle travaille au corps la préfecture de police, qui s’y oppose toujours en brandissant le saint Code de la route.

G. Acerra