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Le « périph’ » bientôt limité à 50 km/h ?
lundi 27 février 2006
Selon l’Insee, 32% des Parisiens se disent gênés par les nuisances sonores. Aujourd’hui, lundi 27 février 2006, le Conseil de Paris devrait adopter un plan de lutte contre le bruit. Le maire, lui, préconise la création dans les quatre premiers arrondissements d’une vaste zone limitée à 30 km/h.
Les Verts veulent aller plus loin. Ils comptent déposer un amendement pour que la vitesse sur le périphérique parisien soit limitée à 50 km/h. Pour lutter contre la pollution sonore et atmosphérique, ainsi qu’améliorer la sécurité routière.
Ils souhaitent aussi que la limite de vitesse passe à 30 km/h en dehors des grandes artères parisiennes.
Le niveau sonore relevé autour des habitations proches du périphérique serait de 80 décibels (dB) en journée. La réglementation nationale juge excessif un fond sonore dépassant les 70 dB.
Précisons qu’une augmentation de 3 dB correspond à un doublement de la pression exercée sur les tympans. 80 dB égalent donc plus de huit fois le niveau acceptable ! Passer d’une limite de 50 à 30 km/h permettrait de gagner jusqu’à 5 dB. Soit.
Intégrisme écologique ?
Mais la proposition des Verts amène de vives réactions. Josiane Gorgibus, déléguée générale de la Fédération française des automobiles clubs, s’indignait dans Le Parisien du 24 février dernier : « Ras-le-bol de ces élus qui veulent prendre des décisions pour leur seul petit périmètre. Il y a une logique nationale qu’il faut respecter. »
Et Fabrice Vidal, délégué de la FFMC PPC (Paris petite couronne), de rajouter : « Les Verts prennent n’importe quel prétexte pour gêner la circulation des autos et des motos. »
De fait, on peut se demander à quel point nous n’avons pas affaire à une forme d’intégrisme écologique.
Lutter contre les pollutions de différentes sources est louable, encore faut-il aussi prendre en considération les réalités économiques et sociétales actuelles.
Demander aux usagers de rouler de moins en moins vite dans une société où tout pousse à faire le contraire n’est-il pas quelque peu contradictoire ?
De plus, en journée il n’est pas rare, trafic important oblige, de ne pas pouvoir atteindre la vitesse autorisée sur le périphérique.
On peut alors se demander à quoi rime la proposition des élus Verts. À quand un amendement pour la création de pistes cyclables sur le « périph’ » ?!
Surtout, ne pourrait-on pas trouver un juste milieu entre une utilisation à outrance de véhicules individuels polluants et un écologisme qui n’est pas forcément en adéquation avec la réalité ?
G.A.
(Source AFP)