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Le bilan de Perben contredit par les chiffres officiels

mardi 17 janvier 2006

Le 3 janvier 2006, le gouvernement criait victoire. L’objectif qu’il s’était donné pour la sécurité routière en 2005 était atteint. Il légitimait ainsi le Contrôle-sanction automatisé comme principal moyen de « prévention ». Or, le constat de cette victoire se basait sur une estimation de l’ONISR. Pas sur un bilan définitif.

Nous avions déjà fait état du fait que Dominique Perben, ministre des Transports, avait été optimiste lors de son annonce du bilan de la Sécurité routière. On peut maintenant affirmer que cela relevait du triomphalisme prématuré. On ira même jusqu’à supputer que le ministre s’est délibérément trompé !

Nous ne crions pas au complot du gouvernement pour nous faire avaler une couleuvre. Nous nous basons simplement sur des chiffres officiels. Ceux communiqués par l’ONISR (Observatoire national interministériel de sécurité routière).

Dans son bilan provisoire du 7 décembre 2005 (qui intègre une correction prenant en compte la météo), l’ONISR prévoyait 5064 victimes de la route, contre 5078 à la même période en 2004. Ce chiffre était arrêté au mois de novembre ! On ne pouvait donc pas, en toute logique, passer en dessous des 5000 morts pour l’année 2005.

En outre, l’introduction du document ne pouvait laisser planer aucun doute quant au bilan définitif : « Après trois mois de fortes baisses du nombre de personnes tuées, le mois de novembre 2005 présente une légère augmentation. Ce résultat ne permet plus d’affirmer que le nombre de personnes tuées en 2005 se situera sous les 5000. » Édifiant.

Il n’est que peu probable que le ministre des Transports n’ait pas eu connaissance de ce bilan. Alors, pourquoi un tel tour de passe-passe avec les chiffres ? Pour prouver que Jacques Chirac était parvenu aux résultats escomptés pour – au moins – le plus médiatique des trois grands « chantiers » de son quinquennat : la baisse de la mortalité routière (les deux autres étaient l’aide aux handicapés et aux chômeurs) ?

Une défaillance de l’ONISR ?

Admettons que les données de l’ONISR n’étaient, cette fois, pas fiables. Celles-ci font référence pour le gouvernement. On en revient donc à une question : pourquoi nos dirigeants, Dominique Perben en tête, n’ont-ils pas communiqué à propos de cette défaillance ponctuelle ? Ces chiffres sont accessibles à tous. Ils devaient bien se douter qu’ils allaient, à un moment ou un autre, se faire « épingler » sur le sujet…

A la décharge du ministre, dans son bilan du 3 janvier, l’ONISR annonce bien le chiffre provisoire de 4990 morts. Mais il précise que la marge d’erreur est d’environ 0,5 %, soit 25 personnes tuées de plus. On a du mal à se résoudre à considérer comme volontaire l’ignorance de cette marge à seule fin médiatique. On se bornera à constater que la relativisation des chiffres a été très ténue dans l’annonce du ministre.

Rappelons par ailleurs que la date du 3 du mois est inhabituelle pour un communiqué de l’ONISR. Celui-ci tombe normalement entre le 7 et le 10 du mois.
Il doit y avoir une logique qui nous échappe, à nous, citoyens lambdas.

G.A.

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