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Des radars « spécial moto »

vendredi 6 janvier 2006

Les deux-roues sont dans le collimateur. Le gouvernement, dans sa logique répressive, souhaite coincer plus de motos en excès de vitesse. Les radars automatiques flashant par l’arrière devraient se répandre…

Le bilan provisoire de la Sécurité routière, concernant le nombre de tués sur les routes en 2005, nous est connu depuis le mardi 3 janvier. Le gouvernement se félicite que ce nombre soit tombé sous la barre symbolique des 5000 morts.
On ne peut que se contenter de trouver moins de victimes sur nos routes. Ce qui est plus contestable, c’est que les radars sont présentés comme le principal instrument capable de favoriser la sécurité.
Un état de fait qui ne risque pas de changer de sitôt. Dominique Perben, le ministre des Transports, vise maintenant directement les motos. Celles-ci semblent ne pas être suffisamment verbalisées grâce aux radars. « Il faut qu’on puisse le faire grâce à un flashage par l’arrière, c’est ce que nous allons progressivement mettre en place. C’est un point extrêmement important, de même que le développement des radars mobiles », a déclaré le ministre mardi soir sur RTL.

Les deux-roues à moteur sont donc, une nouvelle fois, montrés du doigt. Le gouvernement semble vouloir entretenir le mythe du motard fou, irréductible délinquant de la vitesse. Pourtant, comme le souligne la FFMC (Fédération française des motards en colère), « cette image d’Épinal ne résiste pas longtemps à une analyse un peu pointue ».

Nos dirigeants mettent en avant la relative augmentation du nombre de tués en deux-roues motorisés. C’est occulter que, depuis quelques années, le nombre de pratiquants est, lui, fortement en hausse. Principalement aux alentours des grandes agglomérations. À Paris, les ventes ont fait un bond de 50 % ces sept dernières années. Comme le nombre de morts reste sensiblement constant, « le risque d’accident rapporté au nombre de pratiquants a en fait baissé de 33 % en 7 ans », toujours selon la FFMC.

Mais on continue à nous promettre toujours plus de radars...

Rémi Heitz, le délégué interministériel à la Sécurité routière, était l’un des invités de l’émission À l’air libre, mercredi 4 janvier, sur Europe 1. Interrogé sur les raisons de la baisse de la mortalité routière, c’est selon lui, bel et bien à la prise de conscience des automobilistes que l’on doit ce résultat. Il n’y voit aucunement la peur du gendarme ou du radar. Henri de Vogüé, représentant du Bureau national de la FFMC, a eu bien du mal à tempérer l’enthousiasme de M. Heitz. Il lui a manqué le temps de lui rappeler que, d’un « autre » côté, on nous promet quelques centaines de radars de plus pour 2006. Et donc, de plus en plus de radars « spécial moto ». Pourtant, nombre de ceux qui existent flashent déjà par l’arrière. Quant aux mobiles, leur orientation ne dépend que de ceux qui les utilisent.
Enfin, il est bon de souligner que nos voisins d’outre-Manche, qui cumulent 6000 radars automatiques, voient la mortalité sur leurs routes stagner. Les Anglais commencent donc à remettre en question leur politique de sécurité routière, fortement basée sur la répression.

Bref, on regrettera de nouveau l’absence d’une réelle formation qui intégrerait, quel que soit le permis passé, la sensibilisation aux autres types de véhicules. Ce qui ne semble même pas être à l’ordre du jour.
À force de se faire taper sur les doigts à coup de répression, on a envie de hurler qu’on a mal à la prévention, à la formation et au civisme ! Si au moins on était certain de se faire entendre en hurlant...

G.A.

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