Essai

Ce roadster ludique est élaboré autour de la partie-cycle, de l’habillage et du moteur de la FZ1, le roadster sportif 1000 cm3 de la marque. Côté look, donc, pas de surprise : à part le guidon, la tête de fourche et le pot, cette moto est un sosie de sa grande sœur. La bonne finition se fait toutefois remarquer : carénages bien ajustés, coloris de bon ton, fourche anodisée or façon racing. Ça en jette !

Petite déception, l’économie à quand même dicté sa loi : absence totale de réglage de la si jolie fourche, levier d’embrayage dépourvu de molette de réglage, compteurs repris de la FZ6 et échappement bardé de soudures un peu grossières. Mais la clé codée, l’emplacement sous la selle permettant l’emport d’un U, le système précis de tension de la chaîne et les très bonnes gommes d’origine (Bridgestone BT21) font oublier cette désillusion passagère.

Hauteur de selle de 815 mm, guidon bien placé, jambes pas trop pliées, poids contenu (211 kg tous pleins faits – modèle sans ABS) : sur la FZ8, on est à l’aise et la moto est facile à prendre en main. Le mini-moteur de R1, lui, est taillé pour délivrer 106 ch dans toute l’Europe : il ne souffre donc d’aucun bridage.

Doté de pipes d’admission à longueur variable pour doper couple et hauts régimes, le bloc de 779 cm3 « envoie » à l’accélération. Doué d’une souplesse exceptionnelle, il fait preuve d’une sacrée santé : en 3e, au régime du ralenti, il reprend sans brouter, pousse avec vigueur jusqu’à 6.000 tr/mn avant de s’énerver plus franchement, jusqu’au rupteur (11.500 tr/mn). Quelques bémols tout de même : fourmillements dans les extrémités sur les hauts régimes, boîte de vitesses un peu rêche et autonomie trop juste malgré une consommation raisonnable (6,6 l/100 km) à bon rythme.

Sur les départementales enroulées tranquillement, la FZ8 se guide sans effort, plongeant à la corde sans retenue, les changements de cap se faisant sans arrière-pensée. En agrément : un bon confort de selle et de suspensions. Le rythme accélérant ou la route se dégradant, le tableau s’assombrit un peu : les suspensions un peu souples entraînent de pénibles variations d’assiette perturbant l’équilibre de la moto. Sans réglage hydraulique, impossible de corriger ce défaut. Mais la FZ8 s’en sort mieux que sa rivale Z 750 : au moins la Yamaha garde-t-elle toujours le cap désiré.

La FZ8 a aussi hérité de la faible garde au sol de son aînée de 1000 cm3 : dans les virolos, « l’érosion » intensive des repose-pieds devient rapidement pénible. Mais la FZ1 lui a aussi légué ses étriers à quatre pistons opposés : un freinage puissant, facilité par un feeling agréable à la prise du levier.

Verdict. Le tarif de 7.999 € de la Yamaha FZ8, atout indéniable pour s’imposer, ne concerne malheureusement que les premiers exemplaires vendus : la note passera vite à 8.399 euros (8.699 avec ABS), soit 300 euros de plus que la Z 750. Mais pour faire la différence, la FZ8 peut miser sur sa facilité d’emploi, la fougue de son moteur et son look soigné. Affrontement dans le prochain numéro de Moto Magazine (juillet-août 2010), avec en juge de paix la BMW F 800 R.

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