Essai

Dans le segment de l’hypersport, l’année à venir annonce une bonne récolte (Ducati 848, Aprilia RSV-4, Kawasaki ZX-10R). Pour freiner les ardeurs de la concurrence, Yamaha a décidé de sortir une série très limitée de sa R1.
Très limitée en effet, puisqu’elle ne sera disponible que jusqu’au 30 octobre... Mais l’expérience nous a appris que les plans « y en n’aura pas pour tout le monde » restent souvent disponibles dans les concessions un peu plus longtemps que ne le souhaiterait le constructeur, surtout si le tarif annoncé frise la farce…

Du matos...

Elle a de la gueule, cette « Erwan » : coloris à l’ancienne et très identitaires de la firme aux diapasons, protections de carters en « Polytron » (fibre hyperrésistante), capot de selle, support de plaque, silencieux Akrapovic en titane-carbone et ensemble de suspensions signé Öhlins, la référence des accros aux clics de réglages ! Selon Yam, il y en aurait pour plus de 10.000 € de matos…
Et puisqu’on en est à parler chiffres, sachez que cette version affûtée ne gagne que 2 petits kg (vérifié sur notre balance) comparée à une version de base. On espérait mieux…

De la rigueur...

À la prise en main, on retrouve les caractéristiques de la R1 : bracelets très ouverts, écartant les coudes, et une position sportive dans la norme du genre.
En ville, la première, longue au possible, oblige à jouer de l’embrayage (qui grognait pas mal sur notre exemplaire d’essai). Inutile de traîner, direction la piste. Après une mise en température rapide des gommes (Michelin Power Pure), on passe aux choses sérieuses, histoire de solliciter le matériel suédois (Öhlins, pas Ikea…).

C’est clair, la différence est là. Comparé aux suspensions d’origine, trop souples dans le cadre d’un usage intensif sur circuit (voir MM n°268), l’ensemble Öhlins apporte une rigueur bienvenue. Plus stables sur les gros freinages, préservant l’assiette sur les accélérations en sortie de courbe, ces suspensions « gomment » en partie l’embonpoint reconnu de la R1 par rapport à ses rivales. Et ça, on apprécie sur le tracé étriqué du circuit Carole. Alors on met du gros gaz, serein, tout en profitant du calage « Cross Plane », bien mis en relief par les silencieux Akra, véritables chefs d’orchestre de ce concert de décibels. C’est trop bon !

Verdict. Disposant d’une belle gueule, d’une belle voix, et mieux suspendue que la version d’origine, la R1 SP-R en offre plus qu’une « banale » R1. Oui, mais… Proposée 4.500 € de plus que cette dernière, soit 18.499 €, la SP-R atteint le tarif de la MV Agusta F4 1000 et se montre plus chère que les Aprilia RSV4-R et BMW S 1000 RR, les trois références du genre. Ce n’est donc pas véritablement une « bonne affaire ». Sauf, peut-être, pour les inconditionnels de la firme.

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