Le championnat de France des rallyes routier s’est achevé fin juillet, au Dourdou. Aussi terminons-nous notre tour des équipes engagées, par un entretien avec Morgan Govignon, pilote au sein du Kawasaki Gouik.

Les membres de ce team au nom rigolo sont des habitués de la discipline, séduits par la création de ce nouveau classement constructeur, et qui ont décidé de se rassembler sous la bannière de leur marque préférée (Kawasaki). Mais ça ne s’arrête pas là, car derrière on découvre un motoclub qui a de beaux projets…

Morgan, peux-tu présenter votre équipe ?
Nous avons décidé de monter une équipe Kawasaki composée de pilotes amateurs, roulant avec cette marque depuis plusieurs années. Cinq pilotes se sont relayés tout au long de la saison pour marquer des points au championnat : Denis Grunblatt et son side-car ZX12R, Thibaut Sezestre et Jean-Christophe Goubet sur des ER6, Nicolas Pautet et moi-même, sur des ZX6R. L’idée était de mettre la marque en avant par le biais de pilotes 100 % amateurs, assurant l’ensemble de la préparation par leurs propres moyens.

Alors, quels sont les résultats cette saison ?
Si la saison n’a pas été fructueuse, elle a au moins permis de tester la solidarité du team Grouik…

Qui a eu l’idée du drôle de nom de votre team ?
Il a été baptisé ainsi en référence au pilotage de goret de nos 5 pilotes ! Pour les amateurs qui composent la majorité du paddock, l’entraide est primordiale avant de participer à ce type de compétition. Si je mutualise les transports avec Thibaut pour limiter les frais de déplacement, nous ne sommes pas les derniers pour donner la main quand ce maudit Newton appelle une moto trop près du sol... Ce qui fut le cas par 5 fois cette année ! Du coup, nous nous retrouvons dernier du classement constructeur…

Au fait, pourquoi Kawa ?
Pour la plupart d’entre nous, il s’agit d’un choix affectif. C’est la plus grosse marque nippone (car elle fabrique également des avions et des bateaux), mais leur département moto est bien plus petit que toutes les autres firmes japonaises. Depuis toujours, Kawasaki se distingue en proposant des motos particulièrement agressives, tout en restant accessibles à tout le monde (500 H1, 750 H2, 1000z, ZX12R, Z750...), ce qui colle bien à l’état d’esprit de notre petite équipe.

Derrière tout cela il y a un club moto aussi, peux-tu le présenter ?
Oui ! 4 des 5 pilotes sont licenciés au Motoclub Fleur de Lys, que j’ai repris avec Céline et Thibaut il y a 5 ans, en hommage à un ami. Il avait monté ce club dans les années 90 avec une bande de bons frapadingues, tous en sportives, et avec lesquels on allait voir les 24 Heures du Mans quand j’étais gamin… voir les 750 ZXR gagner !

A quelles compétitions participez-vous ?
Notre club est principalement axé vers la course sur route, en rallye majoritairement avec 9 licenciés, mais également vers les courses irlandaises et le TT sur l’île de Man, avec Xavier Denis qui a roulé cette année, et moi-même, puisque je serai au départ du Manx GP à la mi-août. Nous essayons au maximum de faire découvrir ces courses en organisant des voyages, mais aussi en partageant les informations afin d’accueillir des membres sur les rallyes du championnat de France.

Et quels sont vos projets ?
Nous sommes sur plusieurs fronts. Outre le team, le motoclub et nos saisons respectives, nous avions cette année un partenariat avec l’IUT en génie mécanique de Bourges (Cher). Le but est d’amener des jeunes à pratiquer la mécanique, à vivre la course de l’atelier jusqu’à la compêt’. Dix d’entre eux nous ont fait l’assistance au rallye de la Sarthe et à l’Open Trophy de Chimay, afin de travailler sur deux Kawasaki qu’ils ont améliorées tout au long de l’année.

On vous revoit en 2015 ?
Rien n’est encore établi. Nous avons dû faire face à de nombreux problèmes cette saison, et je n’arrive pas pour l’instant à avoir l’esprit suffisamment libre pour penser à plus lointaine perspective que le Manx GP. Mais on sait tous très bien qu’il ne faudra que quelques semaines pour avoir envie de se tirer à nouveau la bourre… sur des Kawa bien sûr !

Pierre Derrien pour Motomag

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