« Pas assez incitative » pour les associations écologistes, « inutile écologiquement et injuste » pour certaines associations de consommateurs comme Que Choisir… Depuis la remise du rapport Rocard, les avis fusent et les passions se déchaînent à propos de la « Contribution climat énergie », du nom officiel de la « taxe carbone ».

Le rapport Rocard préconisait de fixer le prix de la tonne de CO2 à 32 euros. François Fillon, s’inquiétant de la volée de bois vert en provenance des opposants à la mesure, avait annoncé un montant de 14 euros : les favorables à la mesure ont failli s’étrangler. Ce jeudi 10 septembre, à Culoz (Ain), Nicolas Sarkozy, pour qui la mesure est « historique », a annoncé que la tonne de CO2 sera d’abord taxée à hauteur de 17 euros. De quoi ne pas trop désavouer le Premier ministre, les couacs de communication ayant déjà été assez nombreux.

Mesure historique ou fumisterie ?!
Les opposants restent opposés, les écologistes sont déçus. « Cette taxe carbone n’a rien à voir avec la fiscalité écologique que nous défendons. On déguise avec un décor écolo quelque chose qui est juste de la fumisterie », critique Cécile Duflot, secrétaire générale des Verts interrogée par le quotidien Le Monde. « Pour favoriser la transition énergétique, il fallait couvrir l’ensemble des secteurs, arrêter un niveau de taxation suffisamment élevé pour dissuader les gros pollueurs irresponsables et agir avec un double souci de justice : pour aider les plus fragiles et les plus défavorisés et pour encourager de nouveaux modes de chauffage et de transport. On n’a rien de tout ça. C’est une trahison. »

Pour beaucoup, dans les deux camps, une autre question se pose : celle de la répartition des compensations annoncées. Le Président se veut rassurant : la taxe carbone sera accompagnée de la « baisse simultanée et équivalente à l’euro près d’un autre impôt ». Soit 112 euros sur le premier tiers provisionnel pour les ménages en milieu urbain, et 142 euros en milieu rural. Pour les non-imposables, un « chèque vert » du même montant. Pour s’assurer d’une « transparence totale de la compensation », une commission indépendante, constituée d’élus de droite et de gauche, va être créée.

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