Cet organisme indépendant avait pour vocation à fédérer les acteurs de la sécurité routière. Il devait notamment devenir un lieu de débats, permettant d’évaluer les mesures mises en œuvre et d’en proposer de nouvelles.

Caution. La FFMC fera partie des douze associations représentatives autour de la table, dès 2001. Elle claquera la porte en 2004, pour divergence d’opinion et notamment à cause d’un manque d’actions pédagogiques destinées aux jeunes. Car, à partir de 2002, Jacques Chirac décrète la sécurité routière « grand chantier national », et le CNSR se voit instrumentalisé. Il sert de caution à la mise en place des radars automatiques en octobre 2003.

Victimes. Le nombre de représentants, notamment d’associations de victimes dont certaines ne comptant aucun membre, augmente de 45 à 53. Ces associations valident une politique répressive justifiée par l’émotion des victimes et de leurs proches, au détriment d’une véritable politique pédagogique.

Sans pilote. En 2008, cette instance est présidée par Robert Namias, directeur général adjoint chargé de l’information de TF1 et proche de Bernadette Chirac. Après sa démission, le décret pour la nomination d’un nouveau président ne sera jamais publié. La politique répressive se suffisant certainement à elle-même pour évaluer les actions de sécurité routière… La réanimation du CNSR, jugée trop coûteuse, n’est pas perçue comme une priorité sous l’ère Sarkozy.

Nouveau départ. Avec la nomination d’un nouveau président, le député PS du Bas-Rhin Armand Jung, le CNSR reprend du service. Pour rappel, Armand Jung a été désigné en 2011 par le Premier ministre, François Fillon, pour présider la mission d’information parlementaire sur la sécurité routière.
Les préconisations de cette mission (60 propositions) portaient notamment sur :
- un contrôle technique des motos, lors de la revente,
- l’interdiction du kit mains libres au volant,
- l’obligation de l’ABS pour les motos et scooters,
- la mise en place d’un limiteur de vitesse permanent sur les véhicules.

Ces propositions seront certainement soumises au nouveau CNSR, mais pas seulement.

Nouvelle mission. La première mission du CNSR devrait porter sur l’élaboration de nouvelles mesures, qui seront présentées lors du prochain Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) en début d’année prochaine. Il devrait être question, encore et toujours, du respect de la vitesse, de radars « invisibles », de l’utilité des radars pédagogiques et l’éventualité de leur retrait, mais aussi de l’alcool au volant, première cause de mortalité sur nos routes.

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