Des motos rares que l’on ne verra peut être qu’une fois dans sa vie, des motos que l’on connaît et que l’on ne voit pas souvent, des machines insolites, des préparations dignes de ce nom et d’autres plus hurluberlues, des petites, des grosses…

Chaque année, parcourir et reparcourir les allées du salon Moto Légende c’est entrer dans un livre ouvert en 3D dans lequel le visiteur peut voyager, toucher, questionner de vraies personnes, s’en mettre plein la vue pour presque pas un rond.

Si c’est aussi, et cela a son importance, un lieu d’échanges commerciaux, c’est surtout un haut lieu de culture motocycliste dont les membres des clubs comme le dit si bien Nicolas Batifoulier, commissaire général du salon, « sont les gardiens du temple ».

Mais assez péroré, la plus belle récompense que l’on puisse attribuer aux gardiens, et parfois aussi aux marchands, du temple en question est de montrer les motos qu’ils ont préservées et restaurées.

Motom 98 TS (stand du club Aermacchi France)

Dans les années 50, Motom était un fabricant de cyclomoteurs et de vélomoteurs réputés. Ce 98 cm3 au design surprenant, mais très efficace et élaboré a été commercialisé à partir de 1955. Le moteur est un monocylindre 4T horizontal à arbre à cames en tête. Après avoir battu le record italien des ventes de cyclomoteurs en 1961 Motom a fermé ses portes en 1971.

Hesketh V1000 (stand commercial Belles Bécanes)

Au début des années 80, cette 1000 V-twin 100 % anglaise était censée redorer le blason un brin terni de l’industrie motocycliste britannique. Elle porte le nom de son initiateur, Lord Hesketh, alors propriétaire d’une écurie de formule 1. Très moderne pour son époque, son prix était aussi très élevé. Le succès passa à côté sans la voir.

Il n’en fut construit que 200, ce modèle (n° 155) est vendu 18.500 € « dans son jus ».
Un projet de résurrection de la marque est actuellement en cours.

Rumi 125 Sport (stand du Rumi Club de France)

Dans les années 40-50, Rumi se fit le spécialiste des scooters performants. Ce 125 Sport est doté d’un moteur deux-temps bicylindre à plat doté de deux carburateurs et porté par un cadre coque en fonte d’aluminium. Bien affûtés, ces Rumi pouvaient atteindre 130 km/h et ont remporté nombre d’épreuves locales. Malgré un prix élevé et le succès de la Vespa, beaucoup moins chère, Rumi a commercialisé plus de 12.000 deux-roues dont de très performantes petites motos équipées de ce même propulseur.

Suzuki 750 GT Police (stand du Club 750 GT)

Dans les années 70, la 750 GT (dotée d’un 3-cylindres 2T refroidi par liquide) fut la réponse de Suzuki à la Honda CB 750 Four. Malgré une tenue de route fluctuante, « la bouillotte » a connu un bon succès en France. Très rare en Europe, ce modèle police a équipé certaines unités américaines.

Aermacchi 250 Ala d’Oro Stradale (stand Aermacchi club de France)

Firme italienne issue de l’aéronautique, Aermacchi fabriqua durant les années 50 à 70 des motos de 50 à 350 cm3 de très belle qualité. Elle fut rachetée très tôt par Harley-Davidson qui cherchait à se diversifier et se contenta de rebadger les modèles pour les commercialiser sous son nom. Cette Aermacchi Harley Ala D’Oro (aile d’or) Stradale (routière) de 1963 compte parmi les deux ou trois 250 sport de série les plus performantes de son époque. Par la suite Aermacchi fut revendue à Cagiva.

Honda CB 750 « chopper »

Dans les années 70, le meilleur est parfois côtoyé par le pire, et ça fait partie de l’histoire. Sortie en 1969, l’emblématique CB 750 Honda a vraiment été mise à toutes les sauces. Ce custom de 1972 s’inspire, pour le graphisme tout au moins, de la fameuse Harley « Captain America » conduite par Peter Fonda dans le film Easy Rider. Une copie d’un style un peu surchargé peut-être.

Dollar 500 L 1928 (stand Amicale Dollar)

Si la genèse du constructeur français Dollar remonte à 1890 (fabrication de vélos), la création de la marque remonte à 1922 et la première moto sort en 1924. Jusqu’en 1939, Dollar a toujours cherché à produire des motos de grande qualité comme cette superbe 500 L à arbre à came en tête. Un système de distribution sophistiqué à l’époque et réservé à de rares motos de série sportives, luxueuses et chères. L’absence d’éclairage n’indique pas une moto coursifiée. À l’époque la lumière s’achetait en sus, à acétylène ou électrique (magnéto ou dynamo) au choix de chacun.

Gnome.Rhone 500 CV2 (stand Amicale des motos Gnome & Rhone)

Produite à partir de 1932, cette somptueuse 500 cm3 bicylindre à plat était capable de série d’un bon 130 km/h. Des versions un peu préparées (584 cm3) battent des records du monde de vitesse comme en 1934, celui de l’heure avec side-car à 147,854 km/h de moyenne. Le pilote s’appelait René Amort et la moto n’avait pas de suspension arrière. Le chronométreur assermenté, un certain Mr. Carpe, en resta bouche bée.

Ducati sport 48 (stand du club du Cyclosport Français)

En 1963, Ducati produisait ce joli cyclo sport à moteur 2-temps. On oublie facilement aujourd’hui que le plus réputé des actuels constructeurs italiens de motos sportives, puissantes et chères, a débuté au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Il produisait alors de petites cylindrées très populaires, équipées d’un moteur auxiliaire 4T pour vélo.

Ratier 600 C6S (stand Ratier et Cemec club de France)

En 1955, Ratier Aviation Marine reprend le travail de la Cemec, soit produire des motos à partir des stocks de pièces BMW récupérés chez l’ex-occupant nazi. Motos essentiellement destinées à l’armée et à la gendarmerie. L’entreprise est ainsi mandatée pour sa capacité à produire les pièces manquantes. Tant et si bien d’ailleurs qu’elle monte le projet de cette machine 100 % maison. Elle sera réalisée ensuite par la CSF sous le nom de Ratier. Moto de grande qualité, jugée trop chère par les particuliers, elle est aussi boudée par la gendarmerie qui lui préfère les BMW. Quand l’État français lâche son industrie…

Dans la Boutiq’
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