L’expérimentation des voitures-radar conduites par des opérateurs privés, sous le contrôle de l’État, démarre vendredi 24 février, sur les routes de Normandie. Elle permettra, à partir du 1er septembre 2017, d’entériner la conduite des voitures-radar, lancées en 2013, par des prestataires privés.

Aucune contravention… pour l’instant
« Ce test de plusieurs mois est destiné à permettre l’homologation du nouveau système et ne donnera lieu à aucune contravention », précise la Sécurité routière dans un communiqué, le 20 janvier.

La première voiture-radar conduite par un opérateur privé est programmée pour septembre 2017 en Normandie. Le dispositif d’externalisation sera ensuite progressivement étendu aux autres régions. Ce seront, dès lors, des entreprises qui fourniront des chauffeurs pour conduire ces véhicules banalisés, « sous étroit contrôle de l’État », précise la Sécurité routière.

CISR d’octobre 2015
Cette mesure est issue du Comité interministériel de sécurité routière (CISR) du 2 octobre 2015 qui, sous la houlette du Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, avait également formalisé :
- le projet de contrôle technique 2-roues à la revente, reporté depuis ;
- le port des gants obligatoire ;
- le bridage à 47,5 chevaux des motos accessibles aux conducteurs novices quelque soit leur âge.

Rendement
C’est un problème de rendement qui motive le gouvernement à privatiser les voitures-radar banalisées. Progressivement équipées depuis 2013, elles sont au nombre de 383 à circuler en France, et capables de contrôler la vitesse des véhicules tout en roulant dans le flot de la circulation.

Deux personnes dans la voiture
Problème, le coût humain de ces redoutables pièges à conducteurs : ces véhicules banalisés circulent actuellement avec un équipage de deux policiers ou deux gendarmes, dont l’un est affecté à la conduite, l’autre au réglage de la vitesse autorisée à l’endroit traversé.

Or, l’emploi du temps des gendarmes et policiers est déjà bien chargé. Plutôt que de laisser au garage ces bijoux de technologie, le gouvernement préfère les confier à des prestataires privés qui se chargeront d’organiser la traque aux conducteurs.

« Aucun du conducteur ou du passager du véhicule n’a pour mission de constater l’excès de vitesse : c’est le système embarqué qui s’en charge, sans autre intervention humaine que la détermination par le passager de la vitesse autorisée », tempère la Sécurité routière.

Lecture automatique des panneaux
Qui s’empresse d’expliquer que non, il ne peut y avoir d’abus de ces prestataires privés, ni de dysfonctionnement du système : « Les voitures-radar destinées à être conduites par des entreprises disposeront d’un mécanisme innovant par rapport aux actuelles : des équipements capables de lire les panneaux de limitation de vitesse permettront au radar de fonctionner de manière autonome, sans aucune intervention du chauffeur, désormais seul présent dans le véhicule ».

« Cette réforme permettra donc de libérer du temps de travail pour les forces de l’ordre, qu’elles consacreront à des tâches mieux en rapport avec leur qualification au profit de la lutte contre la délinquance et la protection de la population, comme la recherche des conduites en état d’ivresse ou après prise de stupéfiants, conclut la Sécurité routière. Elle permettra également d’augmenter le temps d’usage des voitures-radar afin d’assurer un meilleur respect des limitations de vitesse sur l’ensemble du réseau ».

Il n’y a donc vraiment pas de quoi s’inquiéter quant à une éventuelle dérive du système qui verrait des opérateurs privés attirés par l’appât du gain. Par la sécurité rentière...

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