Et Nicolas Mouchnino de préciser que, après quelques années de baisse, les marges des pétroliers, depuis le début de l’année, ont fait un bond de 50 % sur le diesel (80 % de la consommation en France) et de 100 % sur l’essence. La raison : l’augmentation du prix du baril de brut. Spéculation oblige.

Mais c’est aussi le coût pour l’État, donc au final pour le contribuable, qui mène les associations de consommateurs (en réunion hier avec le gouvernement et les distributeurs) à pointer l’absence d’effort demandé aux raffineurs. « Pour que la baisse devienne significative, il faut qu’elle atteigne au minimum 6 à 7 centimes par litre », jugeait Thierry Vidor, directeur général de Familles de France. De ce côté, les associations ont été entendues. « Mais le problème, c’est que ça ne va pas s’arrêter, le coût du pétrole va continuer à augmenter », rappelait M Vidor.

Favoriser transports et investissements

Car c’est bien sur le long terme que le problème se pose réellement. L’État, à qui chaque centime économisé à sa charge coûterait 1,4 million d’euros, n’a annoncé un effort sur le prix des carburants que durant trois mois. Alors comment pérenniser l’économie pour le consommateur ? Différentes pistes sont évoquées. Pour l’UFC-Que Choisir, il faudrait favoriser les transports en commun et l’investissement : « Les voies ferrées, les transports en commun, il faut les développer. Combien de communes sont aujourd’hui très difficilement accessibles par ces transports ? Il y a donc obligation d’avoir une voiture. »

Une idée qui ne peut qu’obtenir le soutien de Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut). Celle-ci verrait par ailleurs d’un bon œil des encouragements à réduire la consommation : baisse de la vitesse autorisée et campagnes d’informations sur l’écoconduite.

Promesse intenable

Autre piste, enfin, l’application de la promesse électorale du candidat Hollande : un blocage pur et simple du prix des carburants. Ce que permet temporairement l’article L 420-2 du Code du commerce en cas de « situation exceptionnelle », sur lequel le gouvernement comptait s’appuyer. Mais l’idée avait été vite écartée. En premier lieu car les prix n’ont momentanément plus monté, ensuite parce que l’industrie pétrolière s’opposait fermement à la mesure (tiens donc !). Enfin car la situation ne semble pas exceptionnelle selon ce qui est défini par ledit article (voir Le Monde).

À l’heure actuelle, on en est donc là : le prix des carburants baissera jusqu’à 6 centimes au litre dans les 24 heures et pour une durée de trois mois. Ce qui devrait coûter à l’État quelque 300 millions d’euros. « Concrètement, ce sera 1,50 euro de baisse sur la facture pour 25 litres dans le réservoir », précisait Pierre Moscovici, saluant « l’effort » des distributeurs. Il n’y a pourtant pas de quoi sauter au plafond…

(Sources : Le Monde/Le Parisien)

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