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Une alternative décomposée en six axes qui peuvent se résumer ainsi : il faut « promouvoir la solidarité et la tolérance, développer la citoyenneté, s’appuyer sur la sensibilisation, la formation et la prise de conscience plutôt que d’édicter des règles autoritaires ».

Henri de Vogüé, Frédéric Brozdziak, Nadia Lévêque et Eric Thiollier (hors photo) ont présenté le « Manifeste pour une meilleure sécurité des motards ». Une série de propositions de la FFMC, alternatives à la répression, pour la sécurité routière.
(photo Nicolas Grumel)

Pour que continue la baisse de la mortalité sur nos routes, la FFMC souhaite que l’accent soit désormais mis sur une formation accrue. En commençant l’éducation routière auprès des plus jeunes. Pas seulement ceux qui s’apprêtent à passer un permis, mais dès l’école. Les enfants d’aujourd’hui sont les conducteurs de demain. Pour cela, la FFMC doit relancer le ministère de l’Éducation dont le rôle est évidemment primordial. « Notre action est essentiellement basée sur le continuum éducatif », explique Nadia Lévêque, membre du Bureau national de la FFMC.

Une des grandes batailles que la fédération livre actuellement est celle de la pratique de la remontée de files. Certains de nos dirigeants veulent l’interdire, d’autres continuer à la tolérer. De son côté la FFMC aimerait la voir intégrée au le code de la route, car ainsi elle pourrait être enseignée pour la plus grande sécurité de tous.

Plutôt que de s’arc-bouter sur le côté accidentogène de cette pratique, il faudrait « coller » aux réalités de la circulation urbaine. « Le périphérique parisien est l’un des plus fréquentés en Europe, la remontée de files y est intégrée par tous. On imagine mal que, du jour au lendemain, tous les deux-roues motorisés (2RM) restent coincés entre les voitures. Le principal avantage de ce mode de transport est que l’on peut se faufiler partout. La plupart des automobilistes qui sont passés aux 2RM l’ont fait parce que c’est l’alternative idéale entre la voiture et les transports en commun », déclare Henri de Vogüé, porte parole de la FFMC.

L’accidentologie 2RM : pas si catastrophique

Patrick Jacquot, président de l’AMDM (Assurance mutuelle des motards), rappelle que parmi ceux qui passent le permis moto, 30 % ont un accident dans le mois qui suit et 60 % dans l’année ! Des chiffres effrayants que l’on ne peut que mettre sur le compte de la pauvreté de la formation.
Cependant, alors que le parc 2RM est en constante augmentation, la Mutuelle des motards constate une baisse quasi proportionnelle des accidents et des morts depuis quelques années. Rassurant.

C’est l’étude des circonstances des accidents qui permet à l’AMDM d’avancer de tels chiffres. Patrick Jacquot regrette, à raison, que dans la plupart des cas, « les rapports de police sont effectués avec les idées reçues concernant les motards ». C’est-à-dire la trop classique assimilation « motard égale chauffard ». Il précise également qu’on ne peut pas comparer « chiffre à chiffre » les statistiques moto et auto. Un 2RM sera toujours plus fragile qu’une voiture et, de fait, son conducteur aussi.

Problèmes de communication

En ce sens, la FFMC met le doigt sur le fait qu’on a plus affaire à un problème de communication que de chiffres. Ceux-ci ne sont ni relativisés, ni replacés dans leur contexte. Ils sont présentés tels quels par le gouvernement et relayés de la même manière par les médias généralistes. Ces derniers jouent un rôle prépondérant quant à l’image (souvent négative) que possèdent les motards auprès de nos concitoyens. Il ne tiendrait qu’à eux que la moto remonte dans leur estime.

Nadia Lévêque souligne à ce propos que la télévision ne traite que de sport moto, essentiellement de courses de vitesse. L’accent n’est que très rarement mis sur la moto en tant que passion et mode de vie. Ce qui humaniserait pourtant ces « voyous casqués, délinquants chroniques de la vitesse » tels que nous apparaissons !

La priorité : le continuum éducatif, un travail de longue haleine

Dans sa logique citoyenne, la FFMC souhaite que l’ensemble des usagers de la route soient correctement formés et sensibilisés à tous les types de véhicules en circulation. Pour que les motards, mais aussi les automobilistes pratiquent la route de manière responsable. Pour qu’ils la partagent intelligemment.

Comme le soulignait Henri de Vogüé, « c’est un travail de longue haleine dont les résultats ne pourront se constater que sur une longue période ». Moins tape-à-l’oeil que l’installation de milliers de radars automatiques, la mise en place d’une éducation et d’une formation plus complètes est sans aucun doute la solution à retenir. Pour voir la mortalité sur nos routes continuer de baisser.

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