Les deux roues sont accusés de trop polluer. La faute à un parc vieillissant et l’absence de pot catalytique sur de nombreux modèles. Mais en 5 ans, le retard sur les normes imposés aux voitures a déjà été rattrapé !

L’ensemble des deux-roues motorisés (cyclomoteurs, scooters et toutes motos confondues), représente 2,4 millions d’unités contre 29 millions d’automobiles. Ce parc représente environ 1% de la consommation d’énergie du transport individualisé, mais ses émissions de polluants représentent 10% des rejets totaux, c’est en tout cas ce qu’affirme le rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

Les véhicules les plus polluants sont sans conteste les anciennes générations de deux-temps et les motos non équipées de pot catalytique. La première catégorie émettait près de 5 fois plus de polluants qu’une voiture catalysée et les motos jusqu’à 25 fois !!

Mais depuis l’apparition des normes Euro 1 en 2000, les deux-roues motorisés se sont vus imposer une réduction de rejets de C0 (monoxyde de carbone) de 30% pour les cyclomoteurs et 60% pour les motos. Idem pour les rejets d’hydrocarbures imbrûlés (HC) qui ont vu leur taux baisser respectivement de 75 et 66 %.

L’ADEME a mesuré qu’un cyclomoteur rejette 14 gramme de monoxyde de carbone (qui est un gaz à effet de serre) par km, 20 g pour les motos, 12g pour les voitures moyennes à essence et 1g seulement pour les diesels. On peut voir qu’une marge de progression existe.

De même, le monoxyde de carbone et les imbrûlés représentent encore 10 et 13% des émissions faites par le parc des deux-roues motorisés. Comment en est-on arrivé là ?

A cause du retard pris au niveau européen concernant les normes de pollution qui concernaient les voitures en prime abord, les deux-roues motorisés, parents pauvre de l’Europe, ont été délaissés.

Mais en 2007, la norme Euro 3, déjà en vigueur pour les voitures, s’appliquera également aux motos. Ces normes devront abaisser encore le taux de pollution des deux-roues motorisés.

Le chemin parcouru par les constructeurs de deux-roues « a été obtenu en 7 ans, alors que ce processus a mis 25 ans pour être appliqué aux voitures », souligne Eric Thiollier, le délégué général de la FFMC.

Même s’il reste encore des efforts à faire, on s’aperçoit que les deux-roues motorisés polluent pour l’instant au moins autant que les voitures particulières, mais que ces rejets vont aller en s’abaissant surtout avec la généralisation des pots catalytiques sur les motos. Cependant, en kilométrage parcouru, une moto ou un scooter pollue moins qu’une voiture, car ils ne restent pas bloqués des heures dans des bouchons inextricables. Enfin, une moto ne met pas non plus un temps fou à trouver une place de parking.

Ces simples constats de bon sens devraient sans doute aider la Mairie de Paris a réviser son jugement sur sa politique , pour le moins sectaire, concernant les deux roues dans la capitale.

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