Depuis le 1er septembre, la mairie et la préfecture de police de Paris ont mis en application le premier volet du plan antipollution voté par le conseil municipal en février dernier : les poids-lourds et autocars de classe 1 (essence et diesel immatriculés avant le 1er octobre 2001) sont interdits de circulation sur le territoire de la capitale (hors périphérique et bois), sept jours sur sept de 8h à 20h.

35 euros d’amende
Les contrevenants risquent une amende forfaitaire de 2e classe se montant à 35 euros (minorée à 22 euros en cas de règlement immédiat). Cette interdiction est entrée en vigueur le 1er juillet 2015 mais les premiers contrôles suivis d’un éventuel procès-verbal ont eu lieu à partir du 1er septembre. Ils ont été largement médiatisés par une équipe municipale désireuse de convaincre qu’elle lutte contre la pollution atmosphérique.

Zone de circulation restreinte
« Cette interdiction est une première étape dans la mise en œuvre d’une zone de circulation restreinte (ZCR) que la Ville de Paris souhaite instaurer, rendue possible par la loi de transition énergétique adoptée cet été par le Parlement », explique le service communication de la mairie dans un communiqué daté du 28 août. « Dès l’été 2016, les restrictions de circulation s’étendront aux véhicules légers, utilitaires légers et deux-roues motorisés les plus polluants ».

Motos et scooters d’avant 2000 interdits
À partir de juillet 2016, seront interdits de circulation sur le territoire de Paris (hors périphérique et bois) les jours ouvrés uniquement (de 8h à 20h), les véhicules particuliers de classe 1 ; « les plus polluants » selon la mairie : voitures mises en service avant le 1er janvier 1997, motos et scooters avant le 1er juin 2000, mais aussi véhicules utilitaires légers d’avant 1997.

La seconde partie du plan de la mairie de Paris, qui consiste en un échelonnement pour aboutir, en 2020, à une interdiction de circulation des véhicules mis en circulation avant 2015, n’est pour l’instant pas encore décidée.

Étendre les restrictions à l’Ile-de-France
Les élus de la capitale souhaitent convaincre les communes de la petite couronne, et même la région Ile-de-France, d’appliquer ces interdictions de concert. Ce qui n’est pas gagné, alors que se profilent les élections régionales… A minima, la mairie de Paris veut parvenir à une interdiction d’ici à 2020 des véhicules de classe 2, donc des deux-roues motorisés (2RM) mis en service avant le 1er juillet 2004 (et automobiles avant 1er janvier 2001).

La ville précise que 6 % du parc parisien de motocyclettes est classé « 1 étoile », soit moins de 10.000 véhicules, et 21 % est classé 2 étoiles (environ 30.000 véhicules).

« Changer d’air »
« Il est temps de changer d’air », explique l’adjoint au maire chargé des Transports, Christophe Najdovski, dans le dossier de presse rédigé par la ville pour défendre ce plan antipollution. « La pollution atmosphérique constitue un enjeu majeur de sécurité publique ».

La ville estime qu’à Paris et en Ile-de-France, les sources de pollution atmosphérique proviennent essentiellement du trafic routier : « Il est à l’origine de deux tiers des émissions de dioxyde d’azote et de 55 % des émissions de particules. Le parc automobile français, l’un des plus diésélisés au monde en raison des incitations fiscales, est l’un des principaux émetteurs de particules fines PM 2,5 et PM 10, qui se concentrent surtout dans le cœur de l’agglomération parisienne ».

400 euros pour un 2-roues électrique…
Expliquant que ce plan est basé sur la concertation, l’équipe municipale souligne qu’en contrepartie des interdictions, un soutien est apporté à « des modes de déplacement respectueux de l’environnement ».

En catégorie des deux-roues, l’unique aide financière de la ville de Paris aux particuliers est le remboursement de 33 % du prix d’achat d’un vélo à assistance électrique ou d’un scooter ou moto électrique, montant plafonné à 400 euros. Ce qui est très faible en regard du coût d’un véhicule neuf de ce type. Cette aide ne peut donc être considérée comme une incitation à circuler en deux-roues électrique.

« On aide ceux pour qui c’est un véritable outil de travail, et pas un véhicule de loisir », souligne-t-on à la mairie. Où l’on considère donc que les 2RM d’avant 2000 sont des véhicules de loisir. Pourtant, nombreux sont les conducteurs qui y ont recours pour les déplacements domicile-travail mais aussi pour des obligations professionnelles. Ceux-là devront investir dans des véhicules plus récents s’ils souhaitent poursuivre leurs déplacements en moto ou scooter dans la capitale…

À lire : l’interview de Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC Paris-Petite couronne

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