Avocat spécialisé. Soucieux de se défendre, il a contacté Jean-Raphaël Altabef, membre de la commission juridique de la FFMC, qui a l’habitude de s’occuper de ces victimes de la répression routière. « J’ai plaidé une vingtaine de dossiers face aux juridictions de proximité », précise cet homme de loi qui roule au quotidien en Suzuki SV 1000. « Le plus souvent, les juges retiennent un ou deux PV sur les trois. » Le conducteur s’en tire avec 300 à 500 euros d’amende et un retrait de trois points…
Dans ce cas précis, le conducteur a dû aller en appel. C’est la première fois, à la connaissance de Maître Altabef, qu’un tribunal annule les trois infractions. « J’ai prouvé à la Cour que les policiers n’avaient pas mesuré précisément la distance de sécurité qu’ils considèrent comme une infraction. Ils ont inscrit, comme à chaque fois, que la distance entre le scooter de mon client et le véhicule le précédant était de un mètre. » Un mètre, au jugé... La Cour d’Appel de Paris a compris que cette faute n’en était pas réellement une.
Reprise de volée... La conséquence pour la plupart des usagers franciliens des voies rapides urbaines pourrait être un coup d’arrêt à la verbalisation à la volée. « Je me servirai de ce rendu de la Cour d’Appel de Paris dans mes prochaines plaidoiries », explique Maître Altabef. D’autres avocats feront certainement de même.
La Préfecture de Police de Paris a annoncé récemment vouloir généraliser ce mode de verbalisation mais, si c’est pour créer un embouteillage dans les tribunaux de proximité sans réelle conséquence juridique, on n’en voit pas l’intérêt. Hormis d’affirmer haut et fort qu’on lutte pour la sécurité routière en distribuant des prunes…