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Si la forme du texte change quelque peu, le fond reste sensiblement identique à la version du PDP présentée en 2005. Principales mesures proposées : interdiction de la circulation sur la voie sur berges Georges-Pompidou, création d’une file réservée aux taxis et véhicules "propres" sur le périphérique, nouvelles zones piétonnes dans le centre de Paris. Leur application se fera au fur et à mesure de la mise en place du PDP.

Scène quotidienne de la circulation à Paris. Des embouteillages "favorisés" par la politique anti-voiture de la Mairie de Paris. Politique qui tend de plus en plus à s’appliquer aux deux-roues motorisés.

Le PDP sera présenté au prochain Conseil de Paris les 12 et 13 février prochains. En l’état, il ne sera mis en œuvre qu’après les élections municipales de 2008, si la majorité actuelle garde la mairie.

Politique anti-voiture
Le tandem Delanoë-Baupin affiche clairement sa méthode pour limiter la circulation et la pollution : contraindre les automobilistes à délaisser leur véhicule au profit des transports en commun. Leur offre devant alors augmenter de 30 %.

Problème de taille à ce jour : « L’offre n’a pas augmenté aussi vite que la demande », admet, à propos du métro, Denis Baupin, adjoint Verts chargé des transports (Le Monde 17/01/07). Et pour cause, les efforts ont surtout porté sur l’amélioration aux heures creuses et le soir. Aux heures de pointe, les rames restent bondées, car 15 % de voitures en moins depuis 2001 ont amené une augmentation de 9 % de fréquentation.

Transports en commun saturés
L’exécutif Delanoë promet pourtant que la réduction du trafic automobile se fera par phases et qu’elle sera « liée à la mise en œuvre d’une offre alternative ». Mais le PDP ne prévoit pas une fréquence réduite entre les rames de métro avant 2013. La RATP, elle, s’est engagée pour 2011. La politique « anti-voiture », risque donc paradoxalement d’accroître l’encombrement des rues durant trois à cinq ans encore.

L’automobile est avant tout un outil, soit de travail soit pour s’y rendre. Trois millions de voitures circulent quotidiennement en Île-deFrance, dont 700.000 sont immatriculées à Paris, ce qui prouve que la circulation dans Paris intra muros ne concerne pas que les Parisiens. La moitié d’entre-eux n’en possède pas ; beaucoup sont adeptes des transports collectifs. Pour eux, le PDP n’apporte que peu de contraintes. Pour le reste des Franciliens, le problème est tout autre. Rares sont ceux qui utilisent leur véhicule autrement que par nécessité. Sans parler des provinciaux en déplacement sur Paris.

Paris préconise alors la prolongation des lignes de métro au-delà du périphérique. Or, il est observé que plus les lignes sont longues, plus il y a de voyageurs. Selon la RATP, la surcharge pourrait être palliée par un métro en rocade autour de Paris. Le PDP juge cette rocade « indispensable », mais la Ville n’en fait pas un préalable au prolongement des lignes. La fin de l’ambiance « sardines en boîte » n’est pas pour demain.

La moto en ville (ici le périph’) participe à la fluidifiaction du trafic et peut aider a limiter en partie la pollution. Ces avantages ne semblent pas séduire les élus parisiens.

Paris souhaite un contrôle technique moto
Actuellement, on estime à un million le nombre de deux-roues motorisés (2RM) en Île-de-France. Face au déficit actuel des transports en commun, il est probable que les automobilistes seront encore plus nombreux à être attirés par la facilité de déplacement du 2RM, notamment en terme de temps.

Mais la municipalité ne semble pas le considérer comme une alternative propre à fluidifier le trafic et à limiter la pollution. Denis Baupin avait promis qu’une vraie place serait donnée au 2RM au sein du PDP, il n’en est presque rien aujourd’hui. La mesure proposée à son égard qui retient l’attention, c’est la mise en place d’un contrôle technique, comme pour les voitures.

Méconnaissance de la moto
Une telle décision ne dépend pas de la mairie de Paris, mais de l’État. Outre ce point, pour Fabrice Vidal, coordinateur de la FFMC-PPC, « cette proposition de contrôle technique dénote d’une méconnaissance des 2RM et de leurs usagers. Le parc se renouvelle plus vite que celui des autos et, en majorité, les usagers portent une grande attention à « l’état de santé » de leur véhicule. » Fabrice Vidal propose des mesures incitatives pour diriger les usagers vers des 2RM plus récents, qui répondent à des normes de pollution plus drastiques. « On pourrait songer à des aides fiscales pour encourager un renouvellement encore plus rapide du parc », souffle-t-il.

Lutter contre la pollution et l’encombrement des rues liés à la circulation est indispensable. Regrettons que cette lutte se fasse par la contrainte. Nous reviendrons prochainement sur les problématiques liées à la moto, qui subit une hostilité grandissante. Elle trouvera pourtant sans doute sa place pour pallier le déficit des transports en commun, qui doivent se développer pour que la politique de la Mairie de Paris prenne tout son sens.

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