A 15 ans, Clément Dunikowski, a toutes les chances de remporter le titre de champion de France 125. Normal, il dispose des moyens de la structure fédérale.

D’un côté, Clément Dunikowski, 15 ans, de l’Equipe de France Espoir. De l’autre, Mathieu Lussiana, bientôt 18 ans, membre du Villiers Team Compétition. Le plus jeune paraît le mieux armé pour décrocher le titre 2006.
L’Edf Espoir est une structure de la Fédération Française de Motocyclisme qui dispose de moyens financiers sans équivalent en France dans le paddock 125, même si aucun des responsables contactés n’a voulu donner de chiffres. La Honda 125 RS de Clément est plus puissante que la RS d’origine et possède de nombreux « petits plus » comme des freins Brembo, des suspensions White Power et un shifter.

Le pilote a ce qui se fait de mieux en France. « Il n’a plus qu’à piloter, on lui apporte tout le reste » assure Nicolas Dussauge.

Le VTC, de la région parisienne, dispose lui de moyens financiers limités, avec un budget annuel d’environ 50 000 euros. Tous les membres de l’équipe mettent la main à la poche, y compris le pilote et le team manager Karim Djaouk. Mathieu roule aussi sur une Honda 125 RS, mais un peu moins évoluée que son concurrent. En moteur, c’est équivalent : « Dans la ligne droite, Clément ne me reprend rien quand je suis devant lui » annonce Mathieu.

On peut compter sur Mathieu Lussiana pour donner tout ce qu’il peut pour monter sur la plus haute marche du podium des 125. Mais Mathieu connaît toujours des difficultés de réglages de ses amortisseurs.

Mais en matière de suspension, c’est différent : le VTC a du mal à trouver les bons réglages pour l’amortisseur Ohlins. C’est ennuyeux sur le circuit d’Albi très bosselé par endroits. Autre différence, non négligeable pour de jeunes pilotes : les conseils d’un coach. Au sein de l’Edf, Clément bénéficie de ceux de Nicolas Dussauge qui a roulé dans les teams les plus prestigieux. Et ça paye : « Clément progresse de course en course. Pour moi, il est au dessus du lot. Il a terminé 4 courses sur 5 devant Mathieu » analyse Nicolas.

Mathieu n’a pas cette chance, il se retrouve tout seul et doit être plus autonome : « Quand j’ai besoin, je demande des conseils à Mathieu Ginès ». Pour l’anecdote, il était l’an dernier à la place de son adversaire, avec les conseils de... Nicolas Dussauge ! Enfin, Clément n’a pas besoin de gagner pour être titré. Une seconde place, ou une place derrière Mathieu, suffira à lui assurer le titre de champion de France.

Clément calculateur ? « Pas du tout ! Je vais jouer la gagne. Je veux finir cette saison avec panache ! ». La tâche s’annonce donc délicate pour Mathieu Lussiana qui n’a plus son destin entre les mains. Mais en sport mécanique, tout peut arriver. Réponse dimanche vers 16 heures.