« Sur la route, les policiers sont-ils au-dessus des lois ? » C’est en substance la question que posait le quotidien Nice-Matin dans son édition du 3 octobre 2009, après un violent accident survenu le jeudi précédent entre une voiture de police et un scooter.

Lancés à vive allure sur l’avenue de la République à Nice, les fonctionnaires, appelés pour une rixe, ont déboîté un tramway… avant de violemment percuter un deux-roues qui venait de passer au feu vert. L’engin a ensuite fini sa course au contact d’un couple de retraités qui passait par là.

Transporté à l’hôpital choqué mais miraculeusement vivant, le jeune scooteriste âgé de 19 ans a décidé de porter plainte. L’enquête a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Depuis les langues se délient et nombreux sont les riverains à se plaindre de l’attitude des policiers, accusés de confondre quotidiennement cette avenue du centre-ville avec une autoroute.

« Ils mettent le gyrophare et ça y va. Plusieurs fois, j’ai bien cru qu’ils allaient rentrer dans la vitrine », accuse une commerçante, dont l’épicerie se trouve à quelques mètres à peine du carrefour où a eu lieu l’accident. « Ils arrivent comme des cow-boys. Ils roulent excessivement vite sur les rails du tramway. (…) Et puis décontract’ avec ça, grands sourires et coudes aux portières », dénonce cette autre habitante.

Même le procureur de la République, Éric de Montgolfier, est sorti de sa réserve : « Il faut que chacun comprenne que les voies de tramway ne sont pas des raccourcis qu’on aurait créés. Depuis pas mal de temps, je remarque leur usage par des véhicules d’intervention et cela appelle la réflexion. La sirène et le gyrophare ne donnent pas une priorité absolue (…). » Et de rajouter : « À plusieurs reprises déjà, j’ai rappelé cette règle aux policiers. Je regrette d’avoir eu à le faire, à nouveau, à l’occasion de cet accident. Ce n’est pas normal ! »

Les intéressés, eux, rétorquent unanimement qu’il s’agit d’un malheureux concours de circonstances. Voire. Mais faute de les sentir particulièrement respectueux de la loi et les règles élémentaires de prudence, il convient donc de rester sur ses gardes aux intersections de la cité niçoise.

(Source : Nice-Matin)

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