Des concours consacrent chaque année les plus belles œuvres. Les « builders », nom donné aux professionnels, n’ont en effet jamais été aussi nombreux. Deux d’entre eux nous ont ouvert leur porte.

Cole Foster : le pionnier

Installé à Salinas, une petite ville tranquille au sud de San Francisco, Cole Foster est l’homme qui monte. Sa recette tient en un seul mot : simplicité.

Cole, c’est l’exemple type du gars qui est tombé dans une marmite de cool dès sa naissance. Le genre discret qui semble fuir toute sorte de notoriété… Et ses relations avec les autres sont placées comme ses œuvres sous le signe de la simplicité. Il est assez « jeune » dans le milieu, puisque sa première « Pro bike », il l’a construite il y a tout juste dix ans. Avant, il travaillait plutôt sur les Hot Rod et lorsqu’on lui a demandé de se pencher sur une moto, il n’a pas dit non… Bien lui en a pris !

Quand la mode était aux choppers longs et larges, peinturlurés et chromés à outrance, Cole a fait tout le contraire ! Il a monté une machine simple, fine, dépouillée. Un style qui a d’entrée imposé sa signature dans le milieu et a aussi ringardisé d’un coup tout ce qui se faisait à l’époque !

Mais ce style précurseur n’est pas toujours compris. Lors de sa participation à un show télé ou deux « builders » doivent monter une machine et s’exposer aux votes du public (sur Discovery Channel), Cole a perdu… Plein d’humour, il a donc baptisé la moto qu’il avait construite pour l’occasion « Looser », modèle qui aujourd’hui est unanimement reconnu comme une des plus belles machines de la Kustom Kulture !

Ceci dit, Mister Foster ne court pas après la popularité, il aime à travailler dans son petit atelier et à son rythme, aussi bien sur une Chevrolet 1954 que sur un projet de chopper, mais à condition qu’on lui laisse le champ libre. Il a des idées bien arrêtées sur ce qui est beau, et à voir ses réalisations, on peut lui faire confiance. Cole Foster : www.salinasboys.com

Kevin Aslop : « home made »

Perché dans les montagnes du nord-est de Los Angeles, Big Bear Chopper fait de l’exceptionnel au tarif de l’ordinaire en bannissant toute sous-traitance. Radical à tous points de vue !

Kevin, l’homme-orchestre de Big Bear Chopper célèbre pour ses créations pour le moins radicales, n’est pas tout à fait inconnu en France. Il y était venu pour l’inauguration de son premier point de vente hexagonal (Absolut Cycle). L’exubérance de ses motos avait fortement surpris, comme le bonhomme lui-même. Chez lui, point d’atelier « à l’ancienne » mais une véritable usine, digne d’une PME dernier cri.

Tours et fraiseuses numériques, découpes lazer, presses à emboutir, atelier soudage, ses installations sont impressionnantes mais en phase avec ses ambitions puisqu’il entend fabriquer un maximum de composants pour ses machines par lui-même. Une démarche atypique par rapport aux autres « builders » qui font massivement appel à la sous-traitance. Chez BBC, on se contente d’acheter les moteurs chez S&S, les boîtes de vitesses chez Baker et les ensembles roues-étriers chez Performance Machine.

Cadre, fourches, maîtres-cylindres de frein, réservoirs, accastillage et même transmissions primaires sont usinées sur place par une vingtaine d’ouvriers qualifiés. Une politique qui lui permet de proposer une véritable gamme et de limiter au maximum ses coûts de production.
La démarche nous éloigne un peu du bon faiseur, qui façonne à son rythme des machines uniques et rares. Mais Kevin assume totalement : « Cite-moi un fabricant de choppers capable de proposer une machine prête à rouler pour 21 500 $, avec la même qualité d’équipement et un design aussi radical ! » Certes. Et le client, lui, est content…

Big Bear Chopper
41922 Fox Farm Rd
Big Bear Lake, CA 92315

www.bigbearchoppers.com ou www.absolutcycle.com

Cet article n’est qu’un petit aperçu du n° 2 des Dossiers de Motomag consacré aux États-unis

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Photos réalisées par François Barrois

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