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Du côté des vêtements plus ou moins fluo, en revanche, les avis sont plus partagés. Si personne ne conteste la nécessité d’être mieux vu, nombre de motards demeurent sensibles sur le sujet. Ils montrent une vraie méfiance envers les mesures prises soi-disant au titre de la sécurité routière par les techno-bureaucrates de politiciens démagogues alliés à quelques lobbies industriels.

Conspicuité et contraintes
L’idée que soit obligatoire pour les motocyclistes le port d’un quelconque vêtement fluo bardé de réflecteurs façon « sapin de Noël » normalisé qui, horreur suprême, serait le même pour tous, est loin d’être plébiscitée. Certes, certains motocyclistes, moins portés sur la défense des libertés individuelles, plus naïfs ou adeptes de la « conspicuité » (besoin ressenti de se faire voir) estiment, eux, que ce n’est pas une mauvaise idée. Ils portent volontairement le fameux gilet fluo obligatoire pour les automobilistes arrêtés en rase campagne et les cyclistes circulant par mauvais temps ou entre chien et loup. On est en droit de se questionner sur l’utilité réelle de cette initiative, comparable à celle de se servir des feux de détresse comme laisser–passer plutôt que de signaler un véritable danger.

Automobilistes non-pensants
Reste à savoir si tous les automobilistes qui ont renversé des utilisateurs de deux-roues et prétendaient ne les pas avoir vus (environ 30%) étaient de bonne foi. Rien n’est moins sûr. Plus probablement, ces accidents sont dus à un manque d’attention. Dans tous les cas compris dans le pourcentage cité ci-dessus, le motocycliste était situé dans le champ de vision de l’automobiliste, sans obstruction aucune. Cela fait froid dans le dos, sachant que l’immense majorité des motards roulent avec les feux de croisement allumés. En clair, l’œil voit forcément, mais pas le cerveau. Face à quoi des vêtements fluo et réfléchissants, utilisés de-ci de-là, peuvent peut-être attirer l’attention des moins inconséquents ou inattentifs. Mais la généralisation et l’uniformisation peuvent aussi créer, à terme, une banalisation visuelle du motard, la liberté de se vêtir comme on le souhaite en moins. Quelques heures de conduite moto obligatoires lors du passage du permis auto seraient peut-être une meilleure solution. Outre une prise de conscience, l’« équivalence 125 » serait ainsi un peu plus justifiée.

Ne pas se faire avoir
En attendant, par vrai souci de sécurité ou par opportunisme face à une mode de plus en plus influencée par les discours ultra-sécuritaires, ou encore parce qu’ils flairent une possible future législation engendrant la réalisation de profits substantiels, les fabricants de vêtements et de casques font de plus en plus dans le fluo. Certains vêtements, notamment des modèles étanches et certains survêtements de pluie, le sont même entièrement. En terme de visibilité, tout ça est plus ou moins efficace. Ce qui l’est le jour ne l’est pas forcément de nuit, et des idées qui paraissent géniales dans le principe ne trouvent pas forcément la réussite dans l’application. Le fluo jaune dépourvu de réflecteurs puissants ne vaut guère plus en nocturne que n’importe quel autre oripeau de couleur claire, soit beaucoup moins qu’un vêtement sombre bien équipé en réfléchissants de qualité.

Au final, l’idée la plus lumineuse reste encore que les automobilistes, qui ne se sont pas encore aperçus de l’existence des motocyclistes, fassent l’objet de véritables campagnes de prévention pour les en informer.

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