L’Observatoire national de la sécurité routière (ONISR) vient de rendre son rapport prévisionnel sur la mortalité routière du mois de juillet 2015 et les chiffres sont dans le rouge. Des résultats tellement mauvais que le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, a tenu à les présenter en personne lors d’une conférence de presse organisée au ministère de l’Intérieur, place Beauvau à Pars, le 13 août.

360 personnes ont perdu la vie sur les routes de France en juillet 2015, soit une hausse de 19,2 % par rapport à juillet 2014. Les premières victimes sont les usagers de deux-roues motorisés (motos et scooters), avec 105 morts durant le mois de juillet, soit une hausse de 57 % par rapport au même mois l’an dernier.

Le nombre d’accidents corporels est également en hausse de 6,7 % (soit 5.090 accidents au cours du mois au lieu de 4.769 en juillet 2014). Les blessés sont 7,7 % plus nombreux qu’à la même période l’année dernière (6.617 personnes blessées).

Phénomène européen
Cette hausse ne concerne pas que la France puisque la mortalité routière dans l’ensemble de l’Union européenne est en hausse de 7 %, et aucun des États membres n’a connu de baisse ce mois-ci.

Météo et tourisme
À ces mauvais chiffres, deux premiers éléments d’explication. D’un côté la météo (toujours elle…) qui, cette année, a été particulièrement propice à circuler sur tout type de véhicule, contrairement à juillet 2014, marqué par de nombreux épisodes pluvieux. Autre constat, le tourisme en France a connu un joli boom : + 18,8 %. Un phénomène sans doute lié aux attentats, notamment en Tunisie, qui auraient incité les Français à rester en France…

Ce mois de juillet 2015 est donc bien particulier. Le délégué à la Sécurité routière n’a d’ailleurs pas manqué de montrer que ces statistiques sont quasi-similaires à juillet 2013, même si elles accusent une hausse de 4,6 % de morts sur les routes.

Mais ces raisons conjoncturelles ne suffisent pas.

Les comportements en question
Pour expliquer ces résultats, Emmanuel Barbe n’hésite pas à parler d’un relâchement des comportements sur les routes. En témoigne le bilan des infractions sur l’année 2014 qui, catégorie par catégorie, révèle une hausse entre 2013 et l’année dernière : +12,7 % d’infractions liées à l’alcool, +17,6 % de délits routiers, +44,1 % à la consommation de stupéfiants…

Réaction
Un résultat aussi mauvais ne laissera pas sans réaction le gouvernement. Avec l’objectif des 2.000 morts en 2020 en France en ligne de mire, le ministère de l’Intérieur risque de durcir le ton. Car les pouvoirs publics ont désormais pour mission de faire baisser la mortalité de 8 % par an s’ils veulent atteindre cet objectif.

La Sécurité Routière doit donc occuper l’espace médiatique. En témoigne cette première conférence de presse d’Emmanuel Barbe, à l’Hôtel Beauvau, mais aussi et surtout le déplacement, dès le lendemain, du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve à l’hôpital de Garches (92), spécialisé dans le soin des grands accidentés de la route.

Nous y étions, consultez l’article : Mortalité routière : le ministre de l’Intérieur réagit en urgence… aux urgences

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