Comparatifs

Face à elle, l’espagnole GPR Racing 2005 animée par un cylindre à trou est nettement plus valorisante. Son gabarit rappelle les grosses cylindrées avec le carénage enveloppant et les pneumatiques de grosse section. Revers de la médaille, la selle est trop haute (830 mm) et la balance affiche 134 kg tous pleins faits. Enfin, son tarif, 4 990 euros, frise l’indécence, même si ses rivales directes sont encore plus chères (Aprilia 125 RS, 5 189 euros et Cagiva 125 Mito, 5 799 euros).

Moteur : une CBR fougueuse

La Derbi 125 Racing se distingue au quotidien par le remplissage régulier du réservoir d’huile 2T placé sous la selle tous les 4 à 5 pleins, ce qui suppose la présence d’un bidon chez soi ou dans ses bagages. Le 4T Honda, lui, ne nécessite que du super 95. La deuxième caractéristique du moteur espagnol est son bridage à 15 ch (pour le circuit, il peut repasser à 25 ch, ce qui lui redonne lui un certain intérêt aux yeux des pistards).
- La CBR ne développe « naturellement » que 13 ch ; mais si elle se fait valoir par sa souplesse et son silence de fonctionnement, elle surprend aussi par sa fougue. Des qualités qui ne sont pas l’apanage de la Derbi dont le moteur, très creux en dessous de 7 000 tr/min, peine à se relancer sans jouer de la boîte de vitesses.
- Autre défaut, le son émis par l’échappement. Il ne fera pas le bonheur des voisins après 21 heures. Côté performances enfin, ces 125 s’affranchissent des voies rapides avec brio. L’une et l’autre atteignent les 130 km/h compteur nécessaires pour s’intégrer aisément dans le trafic.

Position et comportement : la Derbi n’aime pas la ville

Côté position, Honda prend la tendance à contre-pied. Montés au-dessus des tés de fourche, les demi-guidons reviennent légèrement vers le pilote. Si l’on rajoute à cela une selle confortable et des repose-pieds placés bas, on obtient une position de conduite parfaite et peu fatigante. Face à elle, la Derbi 125 Racing ne dément pas son appellation. Non seulement le pilote est très penché sur l’avant (fatigant en ville), mais la selle est haute et d’un inconfort encore grevé par la présence de sa serrure sur l’assise !
- En ville, guidon braqué au maximum, les doigts se retrouvent coincés entre les leviers et la tête de fourche. Pour ne rien arranger, la GPR ne demande pas moins de 6,20 m pour faire demi-tour alors que la Honda se contente de 4,80 m. Autant dire que la ville est un pensum.
- Sur route, nos deux montures proposent une tenue de cap très respectable. Si les suspensions n’offrent pas de réglage (mis à part le mono-amortisseur de la Derbi), elles encaissent sans broncher les déformations du bitume avec un conducteur de 85 kg.
- Après une petite incursion sur le circuit Carole, la Honda s’avère plus facile à inscrire en virage grâce à sa taille de guêpe. De son côté, le GPR Racing demande une plus grande accoutumance avant d’être complètement à l’aise, mais s’avère très efficace une fois bien en main (meilleure prise d’angle). Côté freinage, les deux 125 se ralentissent avec brio sous l’action du frein avant, la CBR 125 R faisant preuve d’une meilleure progressivité à la prise du levier (non réglable sur ces machines).

Verdict

La Honda CBR 125 R se révèle une moto quasi idéale au quotidien. Facile à conduire, volontaire, bien finie, confortable et surtout pas chère. Face à cette avalanche de points forts, la Derbi a bien du mal à tirer son épingle du jeu. Sa mécanique se montre pointue, bruyante et plus contraignante. Physique à conduire et chère, elle ne pourra tenter que ceux qui ont des petits virolos sympas, voire un circuit, à portée de roues.

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