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Rémy Heitz, délégué à la sécurité routière Robien :

Cependant, De Robien le maintient haut et fort, « la pression n’a pas baissé sur la sécurité routière ! » Il reste que l’on est loin des fastes de 2002-2003, où le gouvernement remplissait des salles de spectacle pour organiser la lutte contre ces chauffards traités de criminels, après l’appel de Chirac sur ce qui était qualifié de grand chantier national, et la récupération de Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, s’appropriant la paternité des radars automatiques.

Répression maintenue

On poursuit donc dans la répression. Les boîtes métalliques continuent d’être installées sur le bord des routes (il y en aura bien 1 000 fin 2005) et les points d’être enlevés sur les permis (5 millions de permis n’ont plus tous leurs points, sur 36 millions de conducteurs !), mais à part ça, les fonctionnaires du ministère semblent bien en panne d’idée pour raviver la flamme : aucune mesure d’envergure n’a été présentée pour 2005. Surtout pas un renforcement de l’éducation routière à l’école, une quelconque réforme du programme des permis de conduire ou bien l’instauration d’un véritable contrôle médical avant l’examen.

Motocyclistes et jeunes dans le collimateur

On continue bien de jeter l’opprobre sur les motards et les jeunes de 18-24 ans, mais même là c’est sans grande conviction. Il faut dire que les chiffres ne sont pas des plus alarmants. Un motard de plus est décédé en 2004 par rapport à 2003 (814 contre 813). Même si ce décompte macabre fait toujours froid dans le dos, on est loin d’une inflation à deux chiffres. Le nombre de blessés chute de 15 816 à 15 724 entre ces deux années, et notamment le nombre de blessés graves, qui diminue de 145 victimes. Qu’importe, c’est moins bien que pour les voitures, alors « Nous allons organiser des états généraux avec les motards à la rentrée, a expliqué le ministre. Nos relations, notamment avec certains d’entre eux (ceux qui sont "en colère", ndlr), ont été difficiles en 2004. Ils ont eu le sentiment de ne pas être écoutés, notamment sur la mesure feux de jour. Nous ne voulons pas d’incompréhension avec les motards, aussi nous discuterons, échangerons, écouterons les propositions, notamment venues d’autres pays. »

Communiquer, voilà l’idée phare... En 2004, une table ronde « moto et sécurité routière » organisée en mai avait débouché sur quoi ? Pas grand-chose, si ce n’est la promesse de rendre les circuits accessibles au plus grand nombre, pour que chacun puisse épancher sa soif de vitesse et de sensations en milieu sécurisé. Le ministère des Sports en fit son cheval de bataille... Il n’a réussi à faire ouvrir que trois circuits en octobre 2004, dont Carole (en Seine-Saint-Denis), qui est déjà gratuit tous les week-ends !

Feux de jour : décision en novembre

Sur l’obligation faite aux automobilistes d’allumer leurs phares de jour, Gilles de Robien a confirmé qu’une décision « serait prise début novembre prochain, à la fin de l’évaluation de la période de test. Nous n’avons pas de préjugés, on abandonnera la mesure si elle ne sert à rien, ou bien on rendra l’allumage obligatoire toute l’année, ou bien seulement l’hiver et pas l’été. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi les motards se sont mis en colère. Nous ne voulons pas nuire à leur sécurité. »
Il faudra continuer à leur expliquer lors de ces fameux états généraux à la rentrée...

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