Les villes d’Albuquerque, Las Cruces et Santa Fe ont 60 jours pour ôter les radars de feu rouge* et les radars de vitesse actuellement en place sur les routes d’État et fédérales du Nouveau-Mexique. Le Département des transports de cet État du sud des États-Unis a annoncé, le 18 mars, que les membres de la commission des transports avaient décidé à l’unanimité de rendre ces appareils illégaux sur les artères dépendant de sa juridiction.

Le profit prime sur la sécurité
« Il semble qu’il existe beaucoup d’études concurrentes dont les rapports sur l’efficacité de ces appareils sont pour le moins confus », a déclaré Johnny Cope, président de la commission des transports. « Tandis que le véritable impact sur la sécurité de l’utilisation de ces radars demeure, au mieux, imprécis, un élément est apparu clairement à la commission : de plus en plus de villes du Nouveau-Mexique paraissent plus concentrées sur les revenus qu’elles tirent des conducteurs plutôt que sur les techniques d’une gestion saine de la circulation ; et franchement, cela me pose un vrai problème. »

Selon le site américain theNewspaper.com, les données provenant de Las Cruces démontrent que les radars de feu rouge n’entraînent pas une baisse significative des accidents 9 mois après leur installation. Une conclusion qui recouperait celles de nombre d’études effectuées tout autour du globe.
Pas de résultats probants, mais des recettes assurées : les radars ont donc fleuri, le gouvernement fédéral ayant permis aux États d’en installer. Le programme d’Albuquerque, par exemple, aurait rapporté des dizaines de millions de dollars.

"Approche excessive", façon "Big Brother"
Cependant, à l’avenir, les radars ne seront donc plus autorisés que sur les routes locales : « Tout radar en infraction avec cette nouvelle réglementation devra être enlevé dans les 60 jours après son application », a déclaré le secrétaire des Transports, Gary Giron. « Le département va collaborer avec chaque ville sur l’arrêt puis la désinstallation progressive des appareils. »

Et le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson de soutenir la mesure : « Après 6 ans de radars de feu rouge au Nouveau-Mexique, je demeure profondément sceptique sur cette approche excessive et "big brother" de la sécurité publique. Je soutiens pleinement l’interdiction de ces radars et des camionnettes (avec radar embarqué, NDLR) sur les routes et autoroutes d’État et fédérales, et je félicite la commission des transports d’avoir pris une position décisive sur cette question. »

En France, on semble ignorer les études évoquées ici et on débute depuis quelques mois l’installation de radars de feux rouge pour prévenir leur franchissement… enfin, pour verbaliser les contrevenants, plutôt.

(*) « Red light cameras » en anglais

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