Heurts, manifestations, révolution, répression sanglante… La Libye est en proie au chaos. Le pays, qui détient les plus importantes réserves de pétrole brut d’Afrique et en est le quatrième producteur, inquiète la communauté internationale. Et les bourses du monde entier. Les échanges commerciaux se sont réduits ces derniers jours, le prix du baril, lui, monte en flèche : le Brent (la référence) a atteint 110 $, aujourd’hui, à Londres. Un record depuis septembre 2008, où il avait culminé à 143 $.

L’essence toujours plus chère
Conséquence directe, l’augmentation du prix de l’essence à la pompe : à Paris, on a vu le SP 95 s’afficher à 1,74 euro le litre, 1,58 euro à Nantes ou encore 1,48 euro à Bourges, selon les relevés effectués entre le 21 et le 22 février par le ministère de l’Économie. Le commerce étant intimement lié au prix du pétrole, on devrait aussi assister à une hausse des tarifs des autres produits de consommation courante, à commencer par le gaz.

Signe que les tensions ne sont probablement pas en passe de s’apaiser, le rapatriement des personnels expatriés des grandes compagnies pétrolières. Le français Total, qui indiquait hier encore que « à ce stade, les opérations de production ne sont pas affectées », annonce aujourd’hui avoir « commencé à suspendre » une partie de sa production en Libye.

Vers 120 à 130 $ et l’Opep à la rescousse
Des économistes, qui ne l’auraient pas parié il y a quelques mois encore, envisagent le pire. Comme Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières cité par Le Parisien : « On n’est pas loin d’une catastrophe géopolitique, affirme-t-il. Et les cours du brut peuvent très bien aller jusqu’à 120-130 $ le baril. » Les têtes (l’Europe, les États-Unis, l’ONU…) se tournent alors vers l’Opep, l’Organisation des pays producteurs de pétrole. « L’Opep, notamment l’Arabie-Saoudite, a les moyens d’augmenter sa production pour calmer les prix et éviter une éventuelle flambée », explique l’économiste, persuadé « qu’ils vont le faire car il n’est pas dans leur intérêt d’assister à une très forte et rapide hausse des cours ».

Seulement voilà, les pays de l’Opep - dont la Libye fait partie - ne semblent pour le moment pas entièrement d’accord sur la ligne à suivre. Sans compter que dans d’autres pays producteurs, comme le Yémen ou le Bahreïn, la contestation du peuple envers les dirigeants monte chaque jour. Mais rassurons-nous, il s’agit de grands intérêts financiers : dans ces cas-là, les choses ont souvent tendance à s’arranger plus vite qu’on pourrait le penser.

(Source : Challenges.fr)

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