Le courrier, signé de Jean-Marc Belotti, le coordinateur de la FFMC Paris Petite Couronne, est parti le jour même de l’obligation faite à tout parisien et habitant de la petite couronne (92, 93 et 94) de porter un masque en permanence dans la rue. Une obligation qui contre toute attente s’applique même au motard, ce qui atteste de la méconnaissance notoire du 2-roues par les auteurs du décret en question. Non seulement, mettre un masque sous un intégral relève de la quadrature du cercle (essayez donc, vous verrez que le masque se décroche le plus souvent au moment d’enfiler l’intégral) mais son port provoque également, particulièrement pour les porteurs de lunettes l’apparition de buée rendant la conduite dangereuse, même en jet. À moins de rouler écran relevé, ce qui expose alors le motard à d’autres risques, telles les piqûres de guêpe (exemple vécu).

Pédagogie épistolaire
C’est pour lutter contre cette ineptie que le coordinateur de la FFMC Paris a pris la plume pour faire part au préfet du grand étonnement du monde de la moto. Voici quelques extraits de ce courrier :

« Permettez-moi de vous faire part de notre totale incompréhension vis à vis de cette mesure (NDLR : le port du masque), qui nous semble inadaptée aux usagers de 2 roues motorisés. En effet, contrairement aux piétons, cyclistes ou utilisateurs de trottinette, les usagers de 2 roues motorisés, portent un casque semi enveloppant ou intégral avec un écran de protection. Cet écran, protège le conducteur des projections extérieures et en cette période de pandémie, il ne fait aucun doute qu’il protège également les autres personnes des éventuelles projections de gouttelettes émanant du motard… (...)
D’autre part, je vous invite à consulter les motards de la brigade motorisée, qui vous confirmeront certainement qu’il est extrêmement difficile de mettre un casque intégral sans chasser le masque. Il me semble que les rédacteurs de cet arrêté, n’ont pas identifié les spécificités liées à la pratique de la moto ou du scooter et n’ont peut-être pas réalisé qu’avec un masque qui couvre le nez et la bouche, il faudra rouler la visière ouverte sous peine de former un écran de buée et altérer la vision du conducteur, le mettant ainsi en danger ! Faut-il choisir entre prendre une escarbille dans l’œil ou rouler dans le brouillard ? Et en cas de pluie ?
Par conséquent, la FFMC de Paris, demande que les usagers de 2 roues motorisés, soient examptés de cette obligation du port du masque.
 »

Jean-Marc Belotti pointe également l’exemption de port de masque accordée aux cyclistes et aux joggeurs. Si l’on comprend sans mal que la pratique d’une activité physique s’accommode difficilement du fameux masque, il est avéré par contre que l’exercice physique provoque une plus grande diffusion des fameuses gouttelettes soupçonnées de véhiculer le virus.
« Par ailleurs, à leur grand étonnement, nos conseillers juridiques constatent que la Mairie de Paris a obtenu ce vendredi matin l’annulation de cet arrêté pour les cyclistes et les joggeurs, alors même que c’est lorsque l’on produit un effort que l’hyperventilation augmente le rayon possible de propagation de gouttelettes.
Par cette action de lobby, la mairie de Paris prouve à nouveau qu’elle est prête à tout pour favoriser une catégorie d’usagers, sans hésiter à en stigmatiser ou en exclure d’autres, en faisant passer la raison politique avant les impératifs de santé publique.
 »
La FFMC Paris attend désormais le retour du préfet.

La moto est une solution... sauf à Paris
Rappelons ici que certains pays européens, conscients de la réticence des usagers à emprunter les transports en commun, ont facilité l’accès au permis A1, les petites cylindrées leur semblant pertinentes pour réaliser des trajets domicile-travail dans des conditions sanitaires satisfaisantes. Ainsi les Néerlandais doivent permettre aux titulaires du permis B de conduire une 125 en les exemptant du test théorique (équivalent de notre formation de 7h) alors que Stockholm a rendu le stationnement des 2-roues gratuit pour développer son usage à l’heure de la pandémie.
De son coté, Paris nous impose le masque. Vous avez dit motophobe ?

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