Terminé le classique multicylindres à plat présent sur toutes les séries K (RS, LT, GT). Pour sa sportive, BMW a travaillé sur un quatre cylindres en ligne incliné à 55°, pour caser l’encombrante suspension avant, appelée Duo Lever, qui demande une large place pour s’ancrer sur le cadre. Il s’agit aussi d’abaisser le centre de gravité pour la rendre facile à emmener à basse vitesse. Le 1200 cm3 est quasiment aussi gros qu’un quatre cylindres de 600 cm3, grâce à l’utilisation d’une lubrification par carter sec.

Essayé ici en full power (167 ch), ce moteur s’est montré vaillant et puissant au-dessus de 7 000 tr/min. Sur cette plage de puissance, la K 1200 S n’a rien à envier au sportives japonaise. La poussée est franche et l’aiguille du compteur flirte allégrement avec les 280 km/h. En revanche, le tableau est moins alléchant quand il s’agit de rouler à 50 km/h. Le moteur peine à maintenir une vitesse régulière et provoque de très désagréable à-coup de transmission. Même s’il fait preuve d’une bonne souplesse, il n’est pas très vif jusqu’à 5000 tr/min. Si les performances sont, dans cette configuration très valorisante, elles risquent fort d’être amputé par le bridage Français à 100 ch. Par expérience, un moteur de 160 ch perd de son intérêt au-dessus de 7000 tr/min une fois bridé. Enfin, la boîte de vitesse souffre de quelques défauts. Bruyante et lente à bas régime, elle se fait progressivement oublier au fur et à mesure que la vitesse augmente.

La BMW K 1200 S est un véritable rail sur route et apporte au conducteur une grande sensation de sécurité. En l’absence du traditionnel téléléver, qui avait la mauvaise manie de gommer les sensations, le pilote retrouve enfin les effets liées au travail de la roue avant. L’assiette de la moto varie de nouveau même si elle est loin de travailler comme une fourche traditionnelle. Il est possible de choisir entre deux hauteur de selle à l’achat. Les pilotes de taille moyenne ainsi ont bien les pieds à plat au sol. De plus, le poids de la machine (moins qu’une Suzuki GSX 1400) n’handicapent pas les manœuvres à basse vitesse et permettent de se faufiler aisément.

C’est sur une route au revêtement imparfait que la 1200 S surpasse ses concurrentes. Le système ESA commande des moteurs électriques reliés aux suspensions et propose pas moins de 6 modes différents (solo, duo, duo bagage, confort, normal ou sport) selon les désirs du pilote et de l’état de la route. En appuyant simplement sur un bouton, la suspension s’adapte en une vingtaine de secondes procurant successivement une rigidité exemplaire ou un agréable confort. Le freinage assisté de type « intégral sport » a encore évolué depuis sa première apparition sur la R 1150 RT. Fini les forts sifflements des électrovanes, et bonjour la progressivité à la prise du levier.

La K 1200 S n’est pas une hyper sportive et ne chasse pas sur les même terrain qu’une Suzuki GSX-R 1000. loin de là. Mais il s’agit d’une sportive confortable et efficace équipée d’un cardan, voir en option, de valises latérales, d’une béquille centrale et de poignées chauffantes.

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