Présentation

On a beau parcourir et reparcourir les allées du Mondial, examiner quelques relookages par-ci, quelques changements par-là, il n’y a aucune prouesse technique nulle part digne qu’on s’en relève la nuit pour en rêver. Nulle part, sauf chez JDG, une nouvelle marque de moto française, dont le stand miniature est un peu perdu dans le fond du salon.

Là, sur un très sobre présentoir, trône une machine extraordinaire bâtie autour d’un moteur impressionnant, la Squaled V6 1800 Roadster. Le moteur, on ne voit que ça. Enfin de loin. Car si l’on s’approche un peu, cette machine recèle une foultitude de pièces toutes plus magnifiques les unes que les autres.

De la fourche mono « gros bras », étudiée en commun avec le fameux Lazareth, aux jantes spécifiques, tout est taillé dans la masse et sur mesure pour cette machine. Mais la partie la plus impressionnante reste le majestueux moteur V6 transversal. Il s’agit, à la base, d’un moteur 1845 cm3 de voiture Mazda. Bien malin qui, derrière les splendides carters JDG de distribution et de transmission primaire, aurait pu le deviner.

« Je rêvais depuis longtemps de créer une entreprise de construction de motos » explique Jean-Dominique Gazzera (JDG), technicien en ingénierie, soit ingénieur mécanicien pour le commun des mortels. « C’est un jour, par hasard, en suivant une Mazda RX3 que le déclic s’est produit. Je me suis dit que si une si petite voiture était mue par un V6, je pouvais peut-être moi l’utiliser pour le monter sur une moto. » Ce qui fut fait et mieux que fait car, là où quiconque (façon de parler) dans son garage aurait installé le V6 en long accouplé avec une boîte de moto à cardan (Guzzi ou BMW en général), J.D. Gazzera a occulté la solution de facilité et l’a monté en transversal.

Habilement dissimulée derrière son sculptural carter, la transmission primaire s’effectue par courroie, depuis un embrayage multidisques à sec, jusqu’à une boîte d’origine Harley Davidson à cinq rapports plus overdrive. La transmission secondaire s’effectue par chaîne. Le freinage est confié à deux disques périphériques, un sur l’avant, un sur l’arrière. Ils sont rigoureusement égaux, seul le nombre d’étriers change (2 étriers à 4 pistons opposés à l’avant, un seul étrier à l’arrière). Si la conception peut paraître inspirée des dernières Buell, elle en diffère cependant. Ici chaque disque est parfaitement centré dans sa jante.

Décidément, ici rien ne respire le lieu commun. « Bien qu’il s’agisse d’un modèle extrême, nous avons voulu que la machine reste sobre, que cette belle mécanique soit le moins possible occultée par une débauche de détails importuns ». De fait, la Squaled est un roadster très épuré et non un custom kitchissime conçu pour attirer une clientèle plus soucieuse d’apparence que de réelle efficacité. La JDG ne pèse d’ailleurs que 240 kg à sec (doc. constructeur) soit à peine plus lourde que la plupart des 1000 à 1400 roadsters actuels. Un poids plume pour le 1845cm3 Mazda dont le couple maxi s’établit à 16,3 kg-m aux alentours de seulement 5000 tr/mn.

S’il est, bien sûr, bridé à 100 chevaux sur cette version française, sous le capot de la Mazda RX3 il en développe 146 d’origine (mesure Mazda). Avec 4 soupapes par cylindre et deux arbres en tête par culasse, ce moteur de voiture de sport n’a d’ailleurs rien à envier à un moteur de moto sportive qui peut, elle, lui envier une souplesse et un couple peu fréquents sur une moto. Pour qui en voudrait encore plus, ce moteur existe aussi en version 2000 ou 2300 cm3. Selon JDG, cette machine à la conception haut de gamme sera disponible courant 2006. Il n’y en aura pas pour tout le monde, la série sera limitée à 200 exemplaires.

Voilà qui tombe bien car, à 70 000€ le bout, tout le monde ne peut justement pas se l’offrir. JDG ne nous a pas dit s’il comptait engager une machine au Rallye des Pharaons. S’il existe un rallye des nababs, elle courra sûrement celui-là.

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