Sur le Carole, pas n’importe où… Les 14 et 15 juin 2014 s’est déroulée la 4e édition de l’Iron Bikers, une manifestation conviviale et sympathique dédiée, selon le terme employé par les organisateurs à « la moto de caractère ».

Hommage

S’il est un endroit où l’esprit de l’Iron Bikers est à sa place, c’est bien au circuit Carole, à Tremblay. Que l’on se souvienne, le circuit Carole est ainsi nommé en mémoire de Carole Le Fol, jeune passagère de 18 ans qui fut tuée dans un accident en 1977, lors des runs sauvages pratiqués à Rungis par les motards de l’époque.

Le circuit à vocation sociale de Tremblay fut ensuite créé, non sans une forte insistance des associations motocyclistes, pour que les motards puissent pratiquer le sport avec la meilleure sécurité possible.

Moto de caractère

Convivial, ouvert à tous, l’Iron Bikers s’est installé ici en 2013 après avoir eu lieu, durant deux ans, sur le circuit historique de Montlhéry (Essonne).

Qu’est-ce qu’une moto de caractère ? Au regard de la variété des machines participantes, tant à l’exposition qu’aux séances de roulage, la notion semble être un gentil foutoir !

L’énoncé de la définition des organisateurs permet de mieux comprendre : « Un moteur qui vit, un réservoir, une selle, deux roues et une esthétique qui se rapproche des motos d’avant les années 80. Et peut remonter jusqu’aux années 30 ! »

Clivages et sectarisme aux orties

Voilà qui laisse la porte bien ouverte à la créativité et relègue aux orties les clivages, les sectarismes et les règlements très réducteurs si souvent en vigueur dans le milieu de la moto ancienne.

Une moto de 2014, gréée vintage d’origine, par son propriétaire ou un préparateur, est admise autant qu’une ancienne améliorée par des pièces actuelles. Une Kawasaki W800 peut donc prendre la piste en même temps qu’une BMW R nineT, une 500 CX Honda « coursifiée » ou pas et une Vélocette Thruxton Veeline de 1969, ou un prototype unique, réalisé par un inconnu.

Toutes les bases sont bonnes

Le parc des participants était d’une richesse incroyable. Les protos ou préparations d’amateurs passionnés rivalisent d’ingéniosité et d’originalité avec les réalisations professionnelles.

Ils les égalent et les surpassent parfois même en termes de performances et de finition. Du 50 cm3 Motobécane 99 des années 70 à la 1100 Goldwing en passant par les Suzuki 400 GSX ou même des 125 Vespa PX, toutes les bases sont bonnes. De modestes monocylindres Honda CG ou CBN arrivent ici transformés en flamboyantes répliques des 125 Honda de grand-prix des années soixante.

« Les enfants élevés et la maison payée »

Pour les performances ? Qu’importe ! Posséder la machine la plus apte ne fait pas de soit le meilleur pilote. Les sessions sont des épreuves de démonstration et ne sont pas chronométrées.

Chacun se fait plaisir en pratiquant le sport à sa main. Si de jeunes hommes se trouvent parmi les participants, Pauline Coulon, 26 ans, y est une des rares femmes à tâter de la piste.

Nombre d’inscrits sont des motards qui ont piloté en course à des niveau divers en leur jeunesse. Ils reviennent s’amuser lors de telles manifestations après avoir raccroché pendant plusieurs décades. « Les enfants élevés et la maison payée », est un leitmotiv lors des rencontres dans les paddocks devant des motos très bien préparées.

D’esprit et de caractère

Mais il n’y a pas que des « vieux » à l’Iron Bikers ! Jean-Philipe Mélia, trentenaire, a son paddock juste en face de celui de Dominique (61ans) et de sa superbe et coûteuse réplique de Honda RCB d’endurance des années 1980.

Pour Jean-Philippe, père de deux jeunes enfants, les moyens son moindres et la débrouille de rigueur. La moto de base est une Guzzi 250 TS bicylindre 2 temps des années 1970.

« Je voulais suivre des amis qui courraient sur une Ducati Mark III, mais je n’avais pas les moyens de m’en offrir une. Il fallait une italienne avec un petit budget, alors j’ai trouvé celle là… »

Bien que rare en état de marche en France, cette machine est très peu cotée. Jean-Philippe récupère des pièces peu chères partout où il peut entre la France et l’Italie, et fait tout lui-même quand le boulot et la famille lui en laissent le temps. Comme quoi, à l’Iron Bikers, que l’on ait les moyens ou pas, tout est bien une question d’esprit et de caractère.

Photos Stephen Caillet

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