Mark Neale n’en est plus à son coup d’essai en matière de film sur le monde du MotoGP. Après « Faster » et « Fastest », le réalisateur britannique débarque avec sa nouvelle œuvre documentaire, « Fast, Bataille pour le Titre de Champion du Monde », récemment projetée au GP de Silverstone sous son titre en anglais, « Hitting the Apex ».

Cette fois-ci, les péripéties du MotoGP sont narrées et produites par Brad Pitt himself. Dans ce dernier documentaire, monsieur Neale raconte le combat des six pilotes les plus rapides du monde. Nous avons eu l’opportunité d’interviewer Mark Neale.

Quelles sont les principales différences entre « Fastest » et ce nouveau « Fast » ?
« Fast » se situe dans la continuité de l’histoire du MotoGP. « Fastest » s’est terminé en 2010, et « Fast » prend la suite, à la fin de cette même année. Ce long-métrage parcourt donc les saisons 2011, 2012, et 2013.

Les personnages changent aussi. « Fast » raconte l’histoire de six pilotes alors que « Fastest » était plus focalisé sur Valentino Rossi. Il pourrait être considéré comme un « Faster 4 », puisque il suit la même démarche documentaire que trois anciens films que j’ai réalisés de 2002 à 2006 : « Faster » (2003), « Faster and Faster » (2004) et « The Doctor, the Tornado and the Kentucky Kid » en 2006.

Si j’ai eu envie de faire des films comme ceux-là, c’est pour qu’on puisse revivre les moments d’anthologie de nos saisons préférées quand on le souhaite, de chez soi dans son salon. D’une certaine façon, on peut percevoir ces films comme des archives grand public du MotoGP.

Combien de temps vous a pris la réalisation du film ?
Je l’ai complètement terminé au début du mois d’août 2015, et j’avais commencé le tournage en mars 2013. J’avais déjà à l’esprit d’écrire ce film depuis fin 2011. Ce qui prend beaucoup de temps est d’obtenir les droits et les accords de tournage avec l’organisateur du MotoGP, la Dorna.

Pour cela, il faut réunir une certaine somme d’argent et ça aussi ça prend pas mal de temps. La phase la plus longue dans la conception du film est en fait le montage parce que j’avais des milliers et des milliers d’images. Cette étape m’a pris plus d’un an.

Avez-vous eu la possibilité de filmer sur les circuits ou avez-vous essentiellement utilisé les images de la Dorna ?
« Fast » est constitué d’un savant mélange entre des images de la Dorna et des plans que j’ai tournés avec ma propre équipe. Tous les plans en course sont issus de l’organisateur, tandis que je me suis occupé de filmer toutes les situations qui pouvaient être en corrélation avec les courses.

Par exemple, pour la seconde place de Rossi au Qatar en 2013, nous avons filmé en direct la réaction des fans à Tavullia, son village natal en Italie. Par cette démarche, mon but est de donner un point de vue différent et une autre dimension à la course. J’ai ensuite passé des semaines, voire des mois, à coller des images entre elles pour qu’à la fin, l’ensemble raconte une histoire. Pour vous donner un ordre d’idée, filmer nos propres séquences a pris 54 jours.

« Fast » retrace la trajectoire de six pilotes. Était-ce difficile de les approcher ?
Ça n’était pas spécialement difficile, non. À dire vrai, ils se sont porté volontaires ! La vraie difficulté était plus de trouver le temps de les interviewer. Bien évidemment le plus dur à attraper était Valentino Rossi, avec qui je n’ai eu qu’une entrevue en mars 2014.

Pour les autres j’ai été assez gâté puisque j’ai réussi à avoir deux interviewes de Casey Stoner, trois de Pedrosa et Lorenzo et quatre de Marquez. Ils avaient vu mes précédents films, je pense que ça les a mis en confiance.

Ces interviewes sont assez importantes par rapport à mon travail car j’estime que ce sont eux qui relatent le mieux leurs histoires. L’événement le plus difficile à raconter fut la mort de Marco Simoncelli. D’ailleurs, l’interview de son père, Paolo Simoncelli, fut pour moi la plus exigeante émotionnellement.

Le décès de Marco Simoncelli a t-il modifié la planification de votre tournage ?
Non, car lorsque on a commencé « Fast », l’accident avait déjà eu lieu. Le gros challenge avec cette épreuve tragique était de dépeindre avec respect cet accident dramatique, aussi bien pour Marco que pour sa famille et la discipline.

Comment Brad Pitt s’est-il impliqué dans le projet ? A t-il joué un autre rôle que celui de narrateur ?
Brad Pitt est un grand fan de moto et de MotoGP. Il a participé au projet tout simplement parce que je lui avais déjà demandé plusieurs fois, depuis longtemps. Bien sûr, ça n’a pas été facile parce que c’est un homme overbooké ! Mais il s’est investit à partir de l’année dernière. Il nous a aidés à récolter un peu plus de fonds et nous a fait gagner beaucoup de temps sur le tournage.

Le seul film qui ne traite pas du MotoGP dans votre filmographie est « Charge ». Vous illustrez dans ce dernier la première course électrique du Tourist Trophy. Était-il plus compliqué à réaliser, du fait de ne pas être dans l’environnement du MotoGP ?
Vous savez, plus on fait de films et plus on acquiert de l’expérience.

« Charge » m’a beaucoup appris car les conditions de tournage étaient différentes. J’avais plus accès au structures et aux pilotes qu’en MotoGP. De plus, ce film documentaire aborde le sujet d’une toute première course électrique sur le TT, donc il n’y avait aucune archive à disposition. Le film est composé à 100% d’images que nous avons faites par nos propres moyens.

Filmographie de Mark Neale :
1992 : « Mojo Working Jimi Hendrix »
1999 : « No Maps for These Territories »
2003 : « Faster »
2004 : « Faster & Faster »
2006 : « The Doctor, the Tornado and the Kentucky Kid »
2011 : « Charge, Zero Emission Maximum Speed »
2011 : « Fastest »
2015 : « Fast, Bataille pour le titre de Champion du Monde » (« Hitting The Apex »)

Prévoyez-vous déjà de tourner un prochain film ? Si oui, parlera-t-il de MotoGP ?
Il est encore trop tôt pour dire si je vais pouvoir réaliser un autre film ou pas. Cela dépendra du succès de « Fast ». Pour ce qui est des idées, il y a toujours quelque chose à raconter en MotoGP. Par exemple cette année, le retour de Rossi fait beaucoup parler.

Un message aux Français qui ont vu vos films, pour les encourager à aller voir « Fast » ?
Premièrement, je pense que c’est mon meilleur film ! Ensuite si vous aimez les histoires de gens accomplissant des actes extraordinaires en général, et pas uniquement dans la moto, alors vous devriez apprécier « Fast ».

« Fast, Bataille pour le Titre de Champion du Monde », réalisé par Mark Neal, 2h12 ; en DVD et Blu-Ray le 29 septembre 2015, il sera disponible dans la Boutique Motomag.com

À lire notre critique du documentaire :
- Les détails qui font la différence

Et voici le teaser :

Dans la Boutique Motomag.com

- Procurez-vous le DVD du documentaire « Fastest » réalisé par Mark Neale
- Voir aussi tous nos autres DVD sur la course, dont le dernier Road sur la saga de la famille Dunlop qui déteint le record du nombre de victoire au TT

Publicité

Commentaire (0)