Autre spécificité très appréciée des amateurs du genre, un peu givrés il faut bien le reconnaître ; les routes qui mènent à l’Authentic n’étaient pas toutes parfaitement dégagées. S’il était possible d’atteindre le bivouac via une départementale à peu près vierge de traces de neige et de verglas, les autres axes restaient très glissants. Terrain qu’affectionnent particulièrement les side-cars, toujours très nombreux sur de tels rassemblements. En revanche l’accès au campement des Millevaches, lui, ne posait aucun problème particulier.

Fréquentation

Motivés par une même passion et une même volonté de braver le froid, ils étaient 2 292 à s’être préinscrits aux Millevaches. Mais au final, ce sont environ 2 600 motards qui ont fait la fête ensemble là-bas. À comparer aux 1 200 inscrits à une Authentic qui aspirait initialement à recevoir beaucoup moins de monde. « Nous avons été un peu débordé par les demandes des copains des copains, qui insistaient pour venir aussi. Mais une chose est sûre : on ne dépassera pas ce nombre à l’avenir, afin de garantir la convivialité de cette concentre » concédait le « dissident » Jean-Louis Costes, par ailleurs satisfait du bon déroulement de cette première édition.

De son côté, comme à son habitude d’accueillir un maximum de participants, le moto-club de Meymac a parfaitement su gérer l’importante fréquentation des Millevaches : organisation bien rôdée, sanitaires en nombre, bois de chauffage en libre-service. Encore qu’en la matière, ceux qui sont arrivés tard n’ont pu que déplorer le comportement d’une minorité qui s’était presque tout accaparé, ne laissant que d’énormes billots non refendus. Sans doute y avait-il parmi ces malotrus certains de ceux qui ont mis la sono à fond et les moteurs au rupteur vers 3 h du matin… Eux n’avaient rien compris à l’ambiance des concentrations hivernales, qui n’a (plus) rien à voir avec celle des 24 h du Mans. Et c’est tant mieux !

Égalité, fraternité

Même prix d’entrée de 10 €, prestations sensiblement identiques ; les différences entre Millevaches et Authentic étaient donc subtiles. De quoi faire d’autant plus regretter la concordance de date – voulue – entre les deux manifestations. Deux extraordinaires moments de partage et de convivialité, où le soir au coin du feu se sont échangées autant d’histoires que de spécialités culinaires.

En ce début décembre, la passion de la moto a donc fait vibrer le Massif Central. Valait-il mieux être à un endroit qu’à l’autre ? Nombre de ceux qui convergeaient vers le Limousin ont croisé sur leur route ceux qui lui ont cette année préféré l’Auvergne. Quelle importance ? Tous se sont salués et il n’y avait pas moins de mérite rallier l’une ou l’autre de ces destinations. Partout la fête a été belle. L’aurait-elle été plus si tout le monde s’était retrouvé au même endroit ? Pas sûr : souvenons-nous que dans les années 1970, la surfréquentation des Millevaches avait fini par causer leur perte.

Article réalisé avec la participation d’Éric Bleuse, Étienne Garcin-Marrou et Stéphane LeDauphin

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