Ce type de pratique est-elle la conséquence d’une politique du chiffre en matière d’infractions routière ? Une surenchère dans la verbalisation ?
- La préfecture de police de Paris vient de révéler que 2282 procès verbaux à la volée ont été dressés en 2007 à Paris, comparé aux 167 PV de ce type en 2006 dans la capitale. L’augmentation est de plus de 1266 % ! Si ce n’est pas du chiffre, alors je ne sais pas… Nous sommes tous d’accord pour la sécurité routière, mais de là à faire du tout répressif, il y a un pas que je refuse de franchir. Il doit y avoir dans la déontologie policière le souci de la prévention qu’il y avait autrefois.

Vous êtes député UMP, et vous élevez contre une pratique fortement encouragée par Nicolas Sarkozy alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Votre proposition trouvera-t-elle écho au sein de la majorité parlementaire ?
- Je ne m’élève contre rien, je propose de supprimer les PV à la volée qui sont d’un autre temps. Notre démocratie impose le respect du conducteur. S’il a commis une infraction il sera puni, mais il faut le prouver.

- Stop aux abus et aux situations arbitraires qui engorgent nos tribunaux. Les situations de jurisprudence sont nombreuses en la matière. Stop aussi au tout répressif, à l’heure où les ménages souffrent de la crise financière. Une amende plus un retrait de points ça fait mal, il faut le faire à bon escient et remettre la prévention au goût du jour. Il faut des policiers sur la route pour la sécurité routière mais aussi des policiers pour maintenir notre sécurité.

Quand cette proposition de loi sera-t-elle examinée par les députés ? Le gouvernement ?
- Une vingtaine de mes collègues de la majorité mais aussi de l’opposition ont manifesté leur intérêt pour ma proposition, qui sera examinée par la commission des lois et sera peut être reprise par Madame le ministre de l’Intérieur, en qui j’ai toute confiance. C’est une proposition de loi de bon sens que réclament nos concitoyens, qui m’ont adressé leurs encouragements de tous les coins de France. Il faut savoir agir mais aussi écouter.

Propos recueillis par Nicolas Grumel

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