La loi des 100 chevaux est en train de vivre ses dernières années. Ce mardi 20 novembre 2012, le Parlement européen a voté un nouveau règlement visant à harmoniser l’homologation des deux-roues motorisés. Au cœur des nombreux paragraphes, la fin de limitation de la puissance à 74 kW pour les motos – l’exception française – est clairement stipulée. C’est auprès d’Éric Thiollier, délégué général de la Fédération française des motards en colère (FFMC), que nous avons cherché à en savoir plus.

Motomag.com : La loi des 100 chevaux, c’est bientôt terminé. Qu’est-ce que cela représente pour la FFMC ?
Eric Thiollier : Avant tout, c’est un symbole. C’est la fin d’une réglementation stupide et inadaptée qui n’a jamais prouvé son efficacité. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de faire le parallèle avec le brassard rétro-réfléchissant (Ndlr : obligatoire dès le 1er janvier 2013), qui est du même acabit. Cela met aussi fin à l’épée de Damoclès sur les motards français : les assureurs peuvent actuellement refuser de prendre en charge un sinistre occasionné avec une moto remise dans sa configuration d’origine.

Quand cela va-t-il être appliqué en France ? Peut-elle s’y opposer ?
Après être passé devant le Parlement, le texte doit être soumis au vote du Conseil européen. Mais ce ne devrait être qu’une formalité. Ensuite, la France devra s’y conformer à compter du 1er janvier 2016. Elle a bien compris l’inefficacité de cette loi pour la sécurité routière. Passer par la normalisation européenne pour abroger la limitation de puissance lui permet de s’en sortir en gardant la face.

Le nouveau règlement ne concerne que la loi des 100 ch ?
Pas du tout. Le texte révise l’ensemble des règles d’harmonisation des homologations des véhicules à 2 et 3 roues. Entre autres, le texte impose l’ABS obligatoire pour tous les véhicules de plus de 125 cm3. Sans nier l’intérêt de sécurité, on se méfie du surcoût systématique sur les machines à la vente. Aussi de nouvelles normes antipollution vont entrer en vigueur. Les motos correspondront aux normes Euro 4 puis Euro 5 (et normes Euro 3 pour les 50 cm3), qui arriveront entre 2016 et 2020. C’est un bonne chose pour nous car c’est un nouvel argument pour que la moto soit perçue comme un atout écologique aux yeux des autorités.

Les problèmes de l’ABS et de réglementation sur les machines étant réglés, que reste-t-il à la FEMA (Fédération européenne des associations de motards) ?
Les chantiers sont encore nombreux ! La FEMA doit défendre l’intérêt des motards européens sur des sujets de premier ordre comme le contrôle technique, les normes de vêtement, les infrastructures routières ou encore les réglementations futures. Le travail de la FEMA ne s’arrête plus à l’Europe. Les nouvelles normes risquent de se décider non plus à Bruxelles mais à Genève, à échelle mondiale. On est bien loin d’en avoir fini !

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