La prolifération massive d’éthylotests dans notre pays pourrait se transformer en réel problème de santé et d’écologie. C’est en tout cas la théorie de l’ONG Robin des Bois.

Depuis le 1er juillet 2012, il est obligatoire de posséder un éthylotest (2 conseillés) dans chaque véhicule à moteur de plus de 50 cm3. D’un usage occasionnel pour la marée-chaussée, le « ballon » va devenir le commun de l’usager de la route.

En tout, ce sont quelque 38 millions de véhicules, et au minimum autant d’éthylotests en circulation. Quelles sont les conséquences d’un tel raz-de-marée ?

À cette question, l’ONG Robin des Bois donne une réponse inquiétante. En effet, les éthylotests contiennent du bichromate de potassium, également appelé chrome VI. Une substance dangereuse pour les organismes aquatiques et la santé publique. Elle serait considérée comme cancérigène. L’ONG évoque dans un premier temps le risque d’un enfant qui s’amuserait avec le ballon.

Aussi cela pourrait représenter quantité de déchets toxiques. De 622 kg par an de chrome VI dans les déchets en France jusqu’ici, Robin des Bois estime que le volume passerait à 30 tonnes.

Une information erronée, selon le leader français des éthylotests, Contralco, qui explique que l’ONG s’est largement trompée sur les quantités du chrome VI. Chaque test contient 0,002 kg de chrome VI, soit un poids total de 60 kg de déchets, et non 30 tonnes. De plus, le chrome VI aurait la propriété de se transformer en Chrome II au contact de l’air, dont l’impact environnemental est réduit.

L’ONG Robin des Bois a depuis reconnu son erreur. Mais demande tout de même au ministère de l’Écologie de trouver une solution pour le recyclage des millions d’éthylotests vendus. Ces produits devraient être traités et recyclés au même titre que les piles, et ne devraient pas être jetés dans une simple poubelle.

Mais cette alerte n’est pas un coup d’épée dans l’eau. La polémique est lancée. Des organismes rattachés à la Maison de la chimie ont demandé que ces appareils de test soient spécifiquement traités.

Aussi, Lydie Valade, directrice de recherche au CNRS, reste prudente et déclare à l’AFP : « Ce qui nous a fait réagir, c’est la quantité. Jusqu’ici, c’était un produit confidentiel utilisé par la gendarmerie et la police. » Et elle préfère conseiller de stocker ces « ballons » dans le coffre plutôt que dans la boîte à gants pour les garder hors de portée des enfants.

(Source : www.courrier-picard.fr)

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