Le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a assuré samedi qu’une baisse du tarif des carburants interviendrait dès cette semaine. Une baisse qui devrait ne pas dépasser 3 à 4 centimes par litre. On devrait être fixé après les réunions, ce lundi et demain mardi, entre le gouvernement, des associations de consommateurs, les industriels du pétrole et la grande distribution.

Baisse... symbolique
Le gouvernement, d’abord, évoque une baisse « modeste et provisoire » de la TIPCE (ex-TIPP, taxe intérieure sur les produits pétroliers), de 2 à 3 centimes. Ce qui équivaut à une perte fiscale de 1,4 million d’euros par centime consenti et par jour.

Les professionnels du secteur, à qui l’État a demandé de participer, annoncent qu’ils feront un effort : « Nous sommes prêts à accompagner l’effort du gouvernement de façon à ce que cette baisse ou atténuation soit sensible pour l’automobiliste », déclarait hier Jean-Louis Schilansky, le patron de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).

Mais ce dernier prévient qu’il ne faut pas s’attendre à un miracle : « Sur 8 à 9 centimes d’euros de frais, il reste aux distributeurs environ un centime par litre de marge. Au-delà, les ventes se font à perte ! » Bref, il ne faut pas compter sur une baisse de plus d’un centime de la part des distributeurs. Le Parisien indiquant que le chiffre était confirmé par un rapport de la Direction générale de la concurrence.

En tout, les conducteurs doivent donc tabler sur une réduction de 3 à 4 centimes par litre de carburants. Un effort insuffisant selon Thomas Porcher, économiste et spécialiste du pétrole : « Pour que les automobilistes voient vraiment la différence, il faudrait une baisse de 10 centimes », estime-t-il.

Des craintes, des critiques, des coups de com’
Ayant lancé hier un « appel à la vigilance », l’association 40 Millions d’automobilistes, quant à elle, redoute un « retour à la vignette automobile ou à des malus qui frapperaient les berlines familiales ». Un organisme de surveillance des prix va être mis en place, l’association souhaite l’intégrer.

Du côté de l’opposition, constatant que la montée de l’euro face au dollar américain pourrait permettre un achat de brut à meilleur prix dès cette semaine, on fustige : « La promesse de Moscovici n’est donc qu’un effet d’annonce démagogique », lâche Hervé Mariton, député UMP de la Drôme.

Reste le coup de com’ de la part de Leclerc dont le patron, Michel-Edouard Leclerc, annonçait aujourd’hui un carburant à prix coûtant « pendant tout le mois de septembre » dans ses 555 stations-service. Soit une baisse de prix « de l’ordre de 2-3 centimes du litre ». Une autre enseigne, le groupement Système U, pourrait, elle, aller au-delà d’un centime d’effort. Estimant lui aussi qu’une baisse totale de 10 centimes serait idéale, Serge Papin, à la tête du groupement, envisageait ce midi sur i-Télé une diminution de « deux à trois centimes dans nos plus gros points de vente » (ceux qui ont le plus de marge, Ndlr) et un centime dans les stations plus modestes.

(Source : Le Parisien)

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