Les écolos s’en mêlent et ASO se défile

En 2005, trente ans plus tard, tout bascule. L’histoire s’écrit en trois actes :
1er acte. Les écologistes locaux interpellent à juste titre les autorités sur les « dégâts irréversibles » que les quelque 300 000 spectateurs provoquent sur l’espace dunaire.
2e acte. La mésentente croissante entre le maire Léonce Deprez et la société ASO (Amaury Sport Organisation) incite ces derniers à abandonner l’organisation de l’épreuve.
3e acte. Le président de la FFM de l’époque, Jean-Pierre Mougin, décide de prendre en charge l’organisation de l’Enduro en collaboration avec la Ligue des Flandres, son président Marc Jeansou et les nombreux bénévoles nordistes.

Il s’en suit une modification du parcours, qui est beaucoup plus court et évite surtout la zone des dunes de sorte à ne plus dégrader le site naturel. On en profite aussi, histoire de ne pas rentrer en conflit avec ASO, pour changer le nom de l’épreuve (Enduropale, en référence à la Côte d’Opale où se trouve le Touquet) et pour créer une course pour les quads. Plus tard, en 2009, ce sera autour de la ville même de prendre en charge l’organisation via le moto-club local ETO (Enduropale Touquet Organisation).

Une expérience assez unique en son genre

On ne saura peut-être jamais les raisons qui ont conduit la société ASO (organisatrice du Dakar ou encore du Tour de France vélo) à quitter l’Enduro du Touquet. On pourrait avancer plusieurs hypothèses, comme la confrontation avec les écologistes ou encore le manque de rendement de l’épreuve… Mais c’est l’entreprise d’une institution comme la FFM et d’une collectivité locale qui sont intéressantes à retenir dans cette histoire. En reprenant l’organisation de la course, la FFM a fait en sorte qu’une manifestation si populaire ne disparaisse pas du calendrier. Par ailleurs, le président actuel, Jacques Bolle, est presque obligé d’œuvrer ainsi dans des dossiers comme le circuit Carole ou certains terrains de cross.

Quant à l’engagement actuel de la ville, il prouve bien qu’une collectivité locale peut prendre en main sa destinée sans passer par le privé. La ville ne gagne pas d’argent (voir entretien avec Bernard Baudoux, président du moto-club local), mais l’Enduropale fait travailler les commerçants locaux, apporte une animation et surtout une notoriété mondiale à la ville.
Et ce dernier aspect n’est pas pour déplaire au député-maire Daniel Fasquelle, qui n’hésite pas à poser avec les vainqueurs devant la presse…

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