Samedi 16 mars 2013, en fin d’après-midi, une dizaine de pilotes s’entraine sur le terrain de motocross de Saint-Maur, dans le Gers (32). Scène ordinaire d’un week-end à la campagne, devant une soixantaine de spectateurs. Jusqu’au moment où un jeune homme de 21 ans perd le contrôle de sa moto et tire tout droit en haut d’une montée, fauchant un groupe d’enfants qui se tient à 5 m de là.

Deux blessés graves
Grièvement blessés et restés inconscients jusqu’à l’arrivée des secours, deux garçons de 10 et 12 ans ont été évacués par hélicoptère. Un autre de 11 ans a pu être soigné sur place.

Le substitut du procureur du Gers a d’ores et déjà ouvert une enquête pour blessures involontaires. Et annoncé que seraient en premier lieu étudiés l’homologation du circuit, accordée par la Fédération française de motocyclisme en 2011, ainsi que les conditions de sécurité de cet entrainement.

Conformément à la réglementation fédérale, le président du Moto-club du Peyré était le seul officiel présent sur place. Quand une course sur ce même circuit requiert pas moins de 13 commissaires, soit un au niveau de chaque saut…

Cet accident intervient 10 mois après un drame assez similaire à Saint-Thibéry, dans l’Hérault (34). Lors d’une course de ligue le 6 mai 2012, deux concurrents s’étaient percutés en plein saut. Leurs motos étaient retombées sur le public faisant un mort et neuf blessés, dont quatre gravement.

Plus de 600 terrains à sécuriser ?
Étouffé par l’entre-deux tours de la campagne présidentielle, cet accident n’avait trouvé que peu d’écho médiatique. Celui de ce week-end pourrait en revanche relancer la polémique autour de la sécurisation des circuits de motocross, que la FFM (Fédération française de motocyclisme) va désormais devoir imposer aux moto-clubs.

Parmi les solutions envisagées, le redimensionnement des dégagements de sécurité et la pose de filets de protection, à l’image de ceux utilisés dans le ski.

Problème : la France compte plus de 600 terrains dûment homologués par la fédération. La plupart occupent des espaces non extensibles et sont gérés par des associations aux moyens financiers limités. Beaucoup pourraient ne pas survivre à ces nouvelles exigences sécuritaires.

Rappelons qu’avec plus de 25.500 licenciés recensés en 2012, soit 37 % des effectifs, le motocross reste la discipline la plus pratiquée en France. C’est dire la taille de l’enjeu.

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