L’histoire remonte au 13 avril dernier, date à laquelle des motards se sont joints à une manifestation des Gilets jaunes à côté de la place Bellecour au centre-ville de Lyon comme le raconte Ouest-France. Durant cette mobilisation, les motards déroulent une banderole dont le slogan pointe du doigt police et brigade anti-criminalité : « Stop lynchages police-Bac sur motards ». Ils entendent ainsi réagir à l’arrestation et à la garde à vue d’un motard survenues lors de la manifestation du week-end précédent.

Surprise !
Ce même groupe constitué d’une petite dizaine de motards a été verbalisé pour « conduite d’un véhicule sans laisser une distance de sécurité avec le véhicule qui précède » (sic !). Montant de la douloureuse : 135 € plus 3 points de permis ! Et si la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) du Rhône reconnaît volontiers qu’il est difficile d’éviter d’être « cul-à-cul » en manifestation, notre interlocuteur indique également : « S’il y a eu contravention, c’est qu’il y a eu infraction. Le code de la route ne prévoit pas d’aménagement en cas de manifestation ». Et de conclure que les intéressés ont tout loisir de contester la contravention s’ils la jugent injustifiées et d’attendre patiemment la décision du tribunal.

Manif clandestine
Lors de notre entretien téléphonique, la DDSP a insisté sur le caractère clandestin (entendez « non déclaré ») de cette manifestation, lui interdisant de fait de bénéficier d’un service d’ordre et de pouvoir recourir au traditionnel cache-plaque, comme le tolère l’usage lors de mobilisation de cet ordre.


Pour éviter d’être verbalisés lors d’une manifestation, les motards ont pris l’habitude de cacher leur plaque le temps de la mobilisation. Une précaution devenue indispensable à l’heure du règne des caméras et de la vidéoverbalisation. (Illustration : photo prise lors d’une manifestation de la FFMC de Paris Ile-de-France, en décembre 2018).

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